« J’AI ENTRAÎNÉ »… J-P. MATETA

Titulaire dans son club de Crystal Palace et présent dans le groupe de l’Équipe de France pour les JO de Paris, Jean-Philippe Mateta a commencé le football en Seine-Saint-Denis, à l’Olympique de Sevran. Tama Dramé, aujourd’hui directeur technique du club sevranais, a été son entraîneur pendant plusieurs années.

Tama Dramé, coach de Jean-Philippe Mateta dans les catégories jeunes (U6-U9 / U13) :

« La première fois que j’ai vu Jean-Philippe c’est quand il est venu s’inscrire en débutants (U6-U7) au club de l’Olympique de Sevran avec son père. Il était déjà longiligne et assez grand par rapport aux autres pour un enfant de six ans. Il était venu jouer avec son cousin Loïc, ils étaient très bons tous les deux pour leur âge. J’ai eu Jean-Philippe trois ans dans la catégorie des débutants, puis je l’ai retrouvé en U13, toujours à l’Olympique de Sevran. Dans sa deuxième année en U13, il a déménagé en cours d’année donc il n’a pas pu finir la saison avec nous. 

À cette époque là, il évoluait déjà au poste d’attaquant, il était technique et marquait beaucoup de buts. Il avait surtout déjà beaucoup de sang-froid, il n’avait pas peur, pas de pression. Je ne pensais pas qu’il allait finir footballeur professionnel, j’aurais plus misé sur son cousin qui était très précoce, grand, costaud et meilleur que Jean-Philippe dans beaucoup de choses. La plus grande qualité de Jean-Philippe était qu’il marquait énormément. Je me rappel d’un match à Villepinte dans un derby qui était très serré. Il y avait égalité, et ce jour-là il y a un penalty à tirer dans les dernières minutes. Son cousin était plus le leader technique de l’équipe et habitué à prendre les penaltys, mais Jean-Philippe me dit qu’il veut tirer. Il y va sans peur car il avait toujours la tête froide, il tire le penalty tranquillement et il le met. C’est une action qui le décrit bien, à l’image ce qu’il fait aujourd’hui en club, toujours détendu et sans peur devant les cages.

C’est quelqu’un qui ne se prend pas trop la tête, qui croit en ses qualités, et je pense que c’est grâce à cela qu’il est arrivé aussi haut. Il n’a jamais rien lâché même s’il est passé par de nombreux clubs. Je trouve que sa progression est constante, on peut en être surpris, mais quand on connaît Jean-Philippe on sait qu’il aime vraiment le foot et qu’il travaille beaucoup. J’ai tout de même était surpris de le voir jouer et marquer des buts en Premier League contre des gros clubs en étant titulaire à Crystal Palace. Je l’ai de temps en temps par message, et il passe aussi quand on l’invite aux tournois du club pour remettre une coupe par exemple. »

Crédit Photo : (Pierre COSTABADIE / ICON SPORT) et @getfootballnewsfrance

GUIDE VSS

La Ligue s’est résolument engagée aux côtés de ses clubs depuis maintenant plus de 12 ans.

Depuis plusieurs mois maintenant, Ligue, districts, clubs  menons ensemble un nouveau combat : celui de la lutte contre les violences sexistes et sexuelles. Il est en effet de notre devoir de protéger les plus fragiles de ces actes odieux.

Comme nous nous y étions engagés, dans le cadre du Plan Régional de Lutte et de Prévention contre les VSS, nous avons imaginé et créé un guide, spécifiquement dédié aux dirigeants de clubs, pour les aider dans la lutte contre les violences sexistes et sexuelles. 

Ce guide, élaboré en collaboration avec des experts en la matière, vise à sensibiliser, informer et à vous accompagner dans votre quotidien afin d’appréhender au mieux les risques auxquels vous pouvez être confrontés. Il fournira des conseils pratiques, des ressources et des contacts utiles.

Il est essentiel que chacun d’entre nous prenne conscience de l’ampleur de ce problème et s’engage à le prévenir et à le combattre.

Je vous invite à le consulter, à le diffuser largement et à contribuer à cette lutte essentielle pour un football où chacun et chacune pourra s’épanouir librement et sans crainte.

Vous avez le choix de le feuilleter de bout en bout ou de vous promener dans le sommaire et choisir la fiche thématique qui vous intéresse en cliquant sur l’intitulé. Vous avez aussi la possibilité de le télécharger.

Ouvrez votre guide 




Convaincu que cet outil contribuera à vous aider dans la mise en œuvre des bonnes pratiques au sein de votre club.

Le Président
Jamel SANDJAK

AG ELECTIVE – APPEL À CANDIDATURE

L’élection du Comité de Direction de notre Ligue ainsi que celle de la délégation de la Ligue représentant les clubs à statut amateur appelée à siéger à l’Assemblée de la Fédération Française de Football auront lieu lors de notre Assemblée Générale Ordinaire prévue le samedi 05 octobre 2024.

Les appels à candidature pour ces élections sont ouverts jusqu’au jeudi 05 septembre 2024, cachet de La Poste faisant foi.

Les déclarations de candidature doivent obligatoirement être envoyées par courrier recommandé avec accusé de réception :

  • à l’attention de la Commission de Surveillance des Opérations Electorales de la Ligue de Paris Ile de France de Football, à l’adresse suivante : 5, Place de Valois – 75041 PARIS Cedex 01,
  • la mention suivante doit être indiquée sur l’enveloppe : « Election du Comité de Direction de la Ligue» ou « Election de la délégation de la Ligue ».

Vous trouverez en téléchargement tous les documents nécessaires aux déclarations de candidature :

Election du Comité de Direction de la Ligue :

L’appel à candidature pour l’élection du Comité de Directeur.

Formulaire de déclaration de candidature de liste pour l’élection du Comité Directeur.

Formulaire de déclaration de non-condamnation pour l’élection du Comité Directeur.

Election de la délégation de la Ligue à l’Assemblée de la F.F.F. :

L’appel à candidature pour l’élection de la délégation de la Ligue à l’Assemblée FFF. 

Le formulaire de déclaration de candidature pour les membres de la délégation.

« J’AI ENTRAÎNÉ » R. KOLO MUANI

L’attaquant de l’équipe de France Randal Kolo Muani est francilien et a débuté le football à Villepinte et à Torcy. Ayant été son éducateur dans les deux clubs, Loïc Ferry est le témoin parfait des premières années footballistiques du natif de Bondy.

Loïc Ferry, ancien éducateur du FC Villepinte et de l’US Torcy PVM :
« J’ai connu Randal dès qu’il a commencé le foot à Villepinte. Ensuite, j’ai basculé à Torcy et je l’ai emmené. Il avait fait tous les stages de foot et j’avais bien accroché avec lui, mais aussi avec sa famille, ses frères. Je voyais qu’il avait besoin de voir autre chose, de sortir de Villepinte, et Torcy l’avait pris directement. Il faisait des bonnes à l’école de foot jusqu’en U13 à Villepinte, et après à Torcy, tout changeait parce qu’il ne jouait plus avec ses copains. Il a eu une première année en U14 où il a eu besoin de travailler plus, avec plus d’entraînements. Après, il a écrit son parcours. Il avait déjà une très bonne vitesse, il faisait de grandes différences grâce à ça, et il a toujours été très adroit devant la cage. Alors, il ne sortait pas forcément du lot, mais ses matches étaient vraiment complets, que ce soit techniquement ou mentalement. Il ne loupait aucun entraînement, arrivait toujours avant, il était vraiment à fond. Ce gamin adore et respire le foot. Il a toujours été volontaire, travailleur, et il n’a pas changé. Par rapport à tout ce qu’il a donné de petit à senior, je trouve que ce qui lui arrive est vraiment mérité, et ce n’est que le début.
A l’époque, je l’amenais tout le temps à Torcy parce que ses parents travaillaient, donc on échangeait pas mal. On a toujours eu ce lien, il m’appelait et me disait si ça allait ou pas. J’ai toujours su l’écouter, le soutenir, sans intervenir dans ses choix. Quand il a été en difficulté, j’ai toujours été là, donc il ne l’oublie pas. Je le voyais avec son maillot du PSG quand il était petit, donc mon rêve et le sien, bien sûr, c’était qu’il joue au PSG. Je suis très fier du joueur, et surtout de l’homme qu’il est maintenant. »

Crédit photo : FFF

LES FRANCILIENNES AUX JO !

Ce lundi 8 juillet, Hervé Renard a dévoilé une liste de dix-huit joueuses et quatre suppléantes pour le tournoi féminin des Jeux Olympiques de Paris 2024 qui se déroulera du 25 juillet au 10 août. Sur les 22 sélectionnées, 4 ont débuté leur carrière dans un club francilien. Le tournoi démarre le 25 juillet pour les Bleues avec un match contre la Colombie.

La liste des joueuses franciliennes sélectionnées avec leur premier club amateur :

Elisa De Almeida – SC Épinay sur Orge 

Sandy Baltimore – Cosmo Taverny  

Kadidiatou Diani – Vitry ES 

Marie-Antoinette Katoto – Colombes Féminin FC 

Bonne chance à elles !

 

 

 
 
 
 
 
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Crédit photo : @equipedefranceF

13 FRANCILIENS À L’EURO EN EDF

Lors de l’Euro 2024, le football francilien est une nouvelle fois très bien représenté en Équipe de France. 13 joueurs sur les 25 sélectionnés par Didier Deschamps sont issus de la formation d’Île-de-France.

La liste des treize joueurs et leur premier club amateur :

Alphonse Areola / ESPA Paris 

Mike Maignan / FC Villiers-le-Bel 

Ibrahima Konaté / Paris FC 

William Saliba / AS Bondy 

Ferland Mendy / EFC Ecquevilly 

N’Golo Kanté / JS Suresnes 

Youssouf Fofana / Espérance Paris 19e 

Adrien Rabiot / US Créteil-Lusitanos 

Warren Zaïre-Emery / Aubervilliers FCM 

Kingsley Coman / Sénart-Moissy 

Randal Kolo Muani / FC Villepinte 

Kylian Mbappe / AS Bondy 

Marcus Thuram / Olympique de Neuilly 

Crédit photo : @equipedefrance

FINALES COUPE DE PARIS 23-24

21 finales de la Coupe de Paris Crédit Mutuel IDF édition 2023-2024 se sont déroulées entre avril et juin pour couronner les meilleures équipes franciliennes de chaque catégorie. Retour sur les résultats de toutes ces rencontres. 

U14

RC JOINVILLE – FC ISSY : 2-2 (TAB 8-9)

U15

FC MONTROUGE 92 – FC BRUNOY : 2-1

U15F

PARIS SAINT-GERMAIN – PARIS FC : 1-0

U16

RACING CFF – FC CERGY PONTOISE : 6-1

U17

FC 93 BOBIGNY – FC MELUN : 0-2

U18

VERSAILLES 78 FC – AAS SARCELLES : 1-0

U18F

AAS SARCELLES – FC RUEIL MALMAISON : 3-2

U20

ENTENTE SSG – FC CERGY PONTOISE : 4-1

Seniors 

FC CONFLANS – HOUILLES AC : 3-1

Seniors Féminines

PARIS FC 2 – AAS SARCELLES : 1-3

Futsal

MYA FUTSAL – DIAMANT FUTSAL : 2-4

Futsal Féminines

DIAMANT FUTSAL – BONDY CÉCIFOOT CLUB : 2-2 (TAB 2-4)

CDM

SERVON FC – FRANCO PORTUGAIS VÉLIZY : 0-2

Anciens

PARIS SAINT-GERMAIN FC – PARIS 13 ATLETICO : 3-1

Finale Outre-Mer

FC VILLEPARISIS – CA VITRY : 2-1

Foot Entreprise

Samedi Matin : IBM PARIS – AS SALARIÉS EY : 1-1 (TAB 9-8)

Samedi Après-Midi : CONSEIL GÉNÉRAL 92 – FC NOVUUS : 1-1 (TAB 4-5)

Foot Loisir

Challenge Fair-Play : CAFÉ AVEYRONNAIS 2 – INSEE PARIS CLUB : 2-3

Samedi Matin : FC SCEAUX – FC COPAINS DE MEUDON : 1-1 (TAB 3-4)

Franciliens : CAN MINES – SPORT O SOLIDARITÉ : 3-0

Jean Verbeke / Supporters : SUPPORTERS DE RENNES – SUPPORTERS DE NANTES : 0-3

INTERLIGUES U23 BEACH SOCCER

La sélection Beach Soccer de la Ligue de Paris Île-de-France était présente ce week-end en Bretagne pour participer aux Interligues U23. Les joueurs franciliens ont affronté trois sélections des autres Ligues et ont découvert le Beach Soccer en compétition officielle. Retour sur ces deux jours dans la banlieue rennaise, au Rheu.

Ces 22 et 23 juin, la sélection U23 Beach Soccer de la LPIFF s’est déplacée au Rheu, dans l’Ille-et-Vilaine pour disputer les Interligues U23 Beach Soccer. Les joueurs franciliens se sont confrontés aux sélections de Bretagne, des Hauts-de-France et une association de deux ligues entre le Centre-Val de Loire et la Normandie. Une première expérience réussie pour cette nouvelle sélection avec des jeunes joueurs qui ont montré une attitude et un état d’esprit remarquables.

Julien Gout, CTR Formation et responsable de la sélection U23 Beach Soccer : « Ce week-end se déroulait les Interligues U23 de Beach Soccer dans la banlieue de Rennes au Rheu dans un superbe centre sportif avec de vraies installations qui sont pleinement dédiées à cette discipline. Il y avait donc quatre équipes : la Ligue de Bretagne, des Hauts-de-France, de Paris Ile-de-France et une association de deux ligues entre le Centre-Val de Loire et la Normandie. Les joueurs sélectionnés pour ce rendez-vous oscillaient entre les catégories U18 et U23 et ils devaient représenter leur ligue et affronter les autres sur des formats de match de 3×12 minutes qui est le temps officiel en Beach soccer.

Le premier objectif était que les joueurs sélectionnés puissent se confronter à d’autres sélections. Mais aussi que la direction technique nationale de Beach Soccer puisse identifier les joueurs à potentiel « Sélections Nationales ». Ce week-end était la conclusion d’un travail de plusieurs mois en collaboration avec les clubs de U18R1 et CNU19 pour identifier les joueurs de football à potentiel « Beach Soccer ». Cette collaboration a été essentielle car les clubs effectuent un travail remarquable avec leurs joueurs au quotidien et les connaissent très bien. Nous avons ainsi pu réaliser 3 rassemblements entre avril et juin afin que les joueurs ciblés se familiarisent avec la pratique du Beach Soccer.

Samedi matin, nous sommes partis de bonne heure depuis Morfondé. On est arrivés en fin de matinée au Rheu où nous avons été accueillis par la Ligue de Bretagne pour le déjeuner. Après avoir mangé et briefé l’ensemble des joueurs, on a disputé notre premier match contre les Hauts-de-France à 16h45. Les joueurs ont d’abord été impressionné par le cadre car ils ont découvert un endroit purement professionnel, compétitif, avec de vraies installations de Beach Soccer. Honnêtement, ils ont réalisé une superbe performance. Ils n’ont pas hésité à tenter des choses, des gestes, prendre des initiatives, ce qui est très important dans une discipline où la surface de jeu est hasardeuse. On a véritablement senti un enthousiasme chez les joueurs lors de cette victoire et les observateurs ont noté une bonne intensité et de l’engagement dans la rencontre. Après cela, ils sont allés se reposer, prendre un dîner et dormir car la journée avait été très chargée.

Le lendemain, nous avons joué contre l’équipe de Bretagne qui s’entraine plus régulièrement et qui est plus aguerrie sur la discipline. On pensait vraiment qu’on allait être en difficulté mais finalement nous avons été grandement satisfaits car les garçons ont réussi à leur tenir tête durant toute la rencontre en appliquant des principes de jeux de Beach Soccer. Finalement, on s’incline sur la plus petite des marges avec des gardiens qui ont réalisé de superbes performances de chaque côté. On a eu une courte pause pour le déjeuner et on a joué un troisième match dès 14h, ce qui vous donne une idée de l’effort remarquable des garçons durant le week-end. Cette fois-ci, c’était contre l’union des Ligues de Normandie et du Centre-Val de Loire pour qui de nombreux joueurs étaient habitués à participer au National Beach Soccer, le championnat national de la discipline. Les joueurs ont de nouveau montré une grande détermination sur une surface où il est difficile de se déplacer et de maintenir une intensité de déplacement. Ce match, qui a terminé par une défaite aux tirs aux buts (3-0), fut toutefois moins abouti avec une accumulation de fatigue de part et d’autre mais les garçons ont tout donné.

C’est une première réussie et c’est vraiment important de souligner le travail en collaboration avec les clubs qui a participé à la réussite de ce projet, mais également l’aide précieuses des 3 villes qui nous ont accueillies lors des 3 rassemblements et qui nous ont mis leurs installations à disposition. Il est important de féliciter les joueurs qui ont eu un état d’esprit remarquable. Tout d’abord, dans leur volonté de s’engager ensemble pour représenter la Ligue sur le terrain, mais aussi en dehors du terrain avec un groupe agréable à vivre et des attitudes positives. »

« J’AI ENTRAÎNÉ »… N. KANTÉ

Élu homme du match lors des deux premières rencontres de l’équipe de France à l’Euro, N’Golo Kanté effectue un retour fracassant sous le maillot bleu. L’infatigable milieu de terrain a débuté le football en Île-de-France, à la JS Suresnes. Piotr Wojtyna, son premier entraîneur, responsable technique des jeunes du club (et également entraîneur des U18 actuellement), évoque les années suresnoises de N’Golo Kanté. 

> La fiche de N’Golo Kanté

« A l’époque, N’Golo avait 10 ans et demi. C’était le premier entraînement du mois de septembre, quand nous faisons des tests de niveau pour les enfants. Je me souviens qu’on s’entraînait sur les terrains stabilisés avec plein de poussière. Ce qui m’a sauté aux yeux, c’est le fait que ce soit un garçon très altruiste dans le jeu, qui courait partout, récupérait la balle, allait vers l’avant. Ce n’était pas le genre de joueur qui jouait pour lui, il avait déjà une notion très collective, innée je pense. Mon premier souvenir, c’est ça, j’ai encore cette image en tête aujourd’hui.

Il sortait du lot par rapport à ce côté très actif et collectif, il récupérait la balle très facilement, anticipait. Mais pas par des exploits techniques. Il y a des joueurs qui sont doués et le montrent très jeunes, comme Elie Wahi par exemple (ndlr : il a joué de 6 à 13 ans à Suresnes). A 8 ans, il était impressionnant. Un autre joueur, Jérémy Quemener, qui a ensuite été capitaine des U17 du PSG, à 8-9 ans, c’était spectaculaire. N’Golo, je l’ai remarqué, est-ce que les autres l’ont remarqué aussi ? Je ne sais pas. Entre 6 ans et 10 ans, c’est « je joue pour moi », comme dans la cour d’école ou dans la rue, et c’est normal. Lui avait déjà cette notion innée d’être dans le jeu collectif, mais aussi une excellente anticipation et une bonne technique.

Quand il était venu faire ce premier essai, j’entraînais déjà son frère. C’est peut-être l’explication de sa venue. Après, à 11 ans, je le surclassais déjà en U12. L’année d’après, quand il avait 12 ans, je l’ai mis dans une équipe à 11, avec des U14. Donc il jouait sur un grand terrain avec des garçons qui avaient deux ans de plus que lui Ses débuts dans cette équipe n’ont pas été faciles, c’est normal. Je me souviens que je l’avais mis titulaire, puis je l’avais sorti au bout de 25 minutes. Ensuite, en deuxième période, je l’ai remis sur le terrain. Pendant la pause, je pense qu’il avait déjà compris certaines choses parce que c’était beaucoup mieux. Et au fur et à mesure, c’était encore mieux. Il était vraiment le joueur qui sortait du lot par rapport à la compréhension du jeu et, surtout, à l’attitude. Je l’ai entraîné 5-6 ans dans différentes catégories, il était même trop timide. Avec Pierre Ville, dirigeant au club, on se demandait s’il n’était pas trop timide pour percer dans le football, parce que c’est un peu la jungle, il faut être très fort. N’Golo a fait des tests dans différentes clubs professionnels à l’âge de 15-16 ans, mais ça n’a pas marché. Même pour les sélections du District, quand il a été convoqué, ça s’est terminé au premier tour. Donc c’est quelqu’un qui a un parcours complètement atypique.

Il y a une anecdote qui circule depuis toujours, je l’ai racontée dans des interviews. Au niveau du jonglage, quand on faisait des tests, il était pas mal du pied droit, mais ce n’était pas bon du pied gauche et moyen de la tête. Donc je lui ai dit, un peu en rigolant : « N’Golo, après les vacances, c’est 50-50-50 ». Au retour des vacances, il a fait les 50 jongles droit, gauche et tête.

N’Golo Kanté est le premier enfant du premier rang en partant de la gauche

Ce que j’ai vu chez lui, c’est un visage très concentré, toujours à fond à l’entraînement. Pour revenir sur sa timidité, il y a cette anecdote en U18. Il était surclassé en Seniors mais avait quand même pu jouer ce match. Il y avait un pénalty et il n’a pas voulu le tirer. C’était un enfant très discret, qui parlait peu, avec un ou deux copains dans l’équipe, mais qui était un peu dans son coin.

A 16 ans, je l’ai surclassé. J’avais dit à Tomasz Bzymek, qui est toujours l’entraîneur des Seniors du club, de le prendre parce que c’était un garçon très intéressant. Tomasz, qui a aussi eu un rôle important pour N’Golo,  l’a intégré chez les Seniors alors qu’il avait 16 ans et demi. Il s’entraînait avec eux, a commencé à jouer des matchs. Au départ, ce n’était pas un titulaire, mais petit à petit, il est entré dans l’équipe. L’année d’après, quand il avait 17 ans, il avait largement gagné sa place. C’est un joueur indispensable. Mais à l’époque, il jouait plus sur le côté, car il est très endurant et très percutant. Cela marchait à ce niveau-là. Avant, avec moi, c’était un joueur axial. Dans ma philosophie de coach, je mets les meilleurs dans l’axe parce que c’est le cœur du jeu, et les joueurs dans l’axe touchent plus souvent le ballon. Donc ce sont eux qui décident un peu l’image de l’équipe.

Dès l’âge de 14-15 ans, je me suis dit qu’il avait vraiment le potentiel pour être un joueur professionnel. Maintenant, on connaît la musique chez les jeunes : des potentiels, il y en a des milliers et il y en a très peu qui réussissent, donc il n’y a aucune garantie. Quand on entraîne, que l’on forme des joueurs, on ne peut pas dire à untel ou untel « tu vas être professionnel ». Mais, pour moi, il n’y avait aucun doute que N’Golo avait ce potentiel, sinon il n’aurait pas pu faire les essais. Mais je ne juge pas les clubs qui ne l’ont pas pris, je ne sais pas comment se sont passé ces essais. En revanche, avec ce que j’ai pu voir chez nous, au club, avec les Seniors ou mes équipes, je n’avais aucun doute. Heureusement qu’il est resté chez nous. Cela fait 25 ans que je suis au club, j’ai eu des garçons plus doués que lui qui partaient, mais malheureusement, la tête ne suivait pas. Ici, chez nous, il a été protégé. Il a été surclassé, a joué. Quelque part, on l’a guidé. Quand il avait 17-18 ans, il s’entraînait avec moi et avec les Seniors, ça lui faisait cinq entraînements par semaine. Et il ne manquait pas les entraînements. Quelque fois, il n’était pas à l’heure mais ce n’était pas méchant, et je savais qu’il aidait beaucoup sa famille, sa sœur me l’expliquait quand je l’avais au téléphone. N’Golo, c’était une bonne personne, l’un des joueurs les plus attachants que j’ai pu avoir. Et même plus tard, quand je suis venu le voir deux fois à Londres, c’était un grand plaisir de parler, partager avec lui.

Je suis en contact avec lui une ou deux fois par an, on s’envoie des messages. Je suis aussi en contact avec son jeune frère, que j’ai entraîné et qui est très sympa.

Je ne crois pas qu’il aurait eu ce parcours s’il était parti à 15-16 ans, parce que je sais comment fonctionnent certains clubs, qui utilisent plutôt des joueurs pour faire des montées, des résultats, mais qui ne s’occupent pas trop des personnes individuellement. Nous nous sommes occupés de lui, j’avais la certitude qu’on n’allait pas « l’abîmer ». Si j’avais été obsédé par les résultats de mon équipe, j’aurais pu ne rien dire à l’entraîneur des Seniors. Et on fonctionne comme ça avec tout le monde, pas seulement avec N’Golo.

On me demande toujours si je suis fier. En tant que coach, je l’ai traité comme tout le monde et je suis surtout content qu’il ait réussi. Humainement, je suis très heureux d’avoir eu l’occasion d’entraîner un joueur comme lui, parce que ce n’est pas donné à tout le monde. Les coachs dans le monde amateur, nous sommes des milliers. Mais tout le monde n’a pas eu N’Golo Kanté. Dans notre club, Tomasz Bzymek l’a entraîné en Seniors, Etienne Ridet l’a eu en U16 une année et je l’ai eu pendant 4-5 saisons en ayant été son premier coach. Et je ne l’ai pas quitté des yeux pendant tout son parcours à Suresnes, même quand il n’était pas dans mon équipe. Mais je ne veux pas dire que c’est grâce à moi, juste que je l’ai eu plusieurs années. Il a quand même passé toute sa formation à Suresnes, avec différents coachs, pas dans un club professionnel.

N’Golo à l’Euro, c’est extraordinaire. Quand j’ai appris qu’il était pris dans la liste de l’équipe de France, j’étais stupéfait. C’était une formidable nouvelle. Quand il est parti en Arabie Saoudite, je l’avais vu au moment d’une trêve internationale. Je lui avais parlé de l’équipe de France, il m’avait dit : « Je ne sais pas, on verra ». Mais je sentais qu’il pensait que ce serait difficile d’être appelé. Mon regard extérieur, c’est qu’en Angleterre, il jouait dans un championnat épuisant mentalement et physiquement, qui est usant psychiquement. En partant en Arabie Saoudite, il s’est un peu exilé, mais il a peut-être aussi pu se reposer et se remettre un peu en état à tous les niveaux. Et au niveau du jeu, il m’a dit qu’il aimerait bien finir sa carrière en jouant un peu plus haut, participer plus aux actions offensives pour prendre du plaisir. C’est un joueur qui aime ça. C’est ce que l’on voit maintenant aussi en équipe de France, il ose beaucoup plus. Il l’a déjà fait à Chelsea, ce n’est pas nouveau et il est capable de le faire. C’est extraordinaire ce qu’il se passe pour lui, je suis très heureux de le regarder jouer et je pense que c’est le cas pour tous les supporters de l’équipe de France et tous les gens qui aiment le foot. Tous doivent être ravis de voir N’Golo avec cet état de forme, cet enthousiasme, cette générosité, tout cet apport offensif et défensif. C’est un vrai plus pour l’équipe de France, j’espère qu’ils vont aller au bout. C’est le dernier trophée qui manque à N’Golo.

Par rapport à ce match contre la Pologne, je lui avais envoyé un message quand il a été convoqué en lui disant : « Bravo, mais ne fais pas mal aux Polonais » (rires). »

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