Archives : Articles simple

Ils ont écrit la plus belle page du Futsal tricolore. Les internationaux franciliens, ils étaient dix sur les quatorze joueurs sélectionnés, qui ont participé pour la première fois à une phase finale d’un Euro avec un match référence (4-4) que personne n’a oublié face à l’Espagne tenante du titre, ont été reçus hier soir à la Ligue par le Président Sandjak qui tenait à honorer ces garçons et leur club qui portent très haut les couleurs du Futsal francilien.

« Nous sommes très fiers et très honorés de vous recevoir ». Le ton est donné d’emblée par le Président de la Ligue, Jamel Sandjak, qui a accueilli en ces termes, hier soir, les héros franciliens de la sélection tricolore Futsal qui a participé le mois dernier et pour la première fois à une phase finale d’un Euro. Une performance inédite rehaussée par une superbe prestation lors du match d’ouverture disputé face à l’Espagne, tenante du titre et ogre de la compétition, que les hommes de Pierre Jacky ont réussi à tenir en échec. Et le moins que l’on puisse dire c’est que le Futsal francilien a largement contribué à cet exploit puisque parmi les quatorze joueurs sélectionnés dix étaient issus de clubs d’Ile-de-France.

C’est cette performance et plus globalement la qualité et la vitalité de ce Futsal francilien que le Président Sandjak a voulu honorer, hier soir, en recevant non seulement les joueurs tricolores concernés et les représentants de leurs clubs respectifs, mais aussi les autres clubs, notamment de Régional 1, qui constituent le creuset d’une formation de jeunes joueurs appelés à évoluer sous le maillot bleu. « Votre sélection en équipe de France est très importante pour nous aussi » a ainsi souligné le Président de la Ligue. « C’est valorisant de voir que des joueurs issus de nos clubs, de notre formation, performent à ce niveau. Il faut pour cela d’abord saluer l’énorme travail accompli par l’ensemble des clubs franciliens qui sont à l’origine de cette réussite. »

Une réussite provoquée aussi par la Ligue qui depuis 2012 a mis en place une politique volontariste visant à aider et à accompagner les clubs Futsal dans leur développement. « Lorsque nous sommes arrivés le Futsal n’avait certainement pas la place qu’il méritait dans cette Ligue » a assuré Jamel Sandjak. « Nous avons mis les bouchées doubles pour combler ce retard et depuis 2012 le nombre de licenciés a bondi de plus de 48 % atteignant le chiffre des 6 000. Le Futsal a longtemps été caricaturé. Aujourd’hui c’est une pratique, à part entière, structurée avec un vrai travail de fond réalisé. Avec du côté de l’institution que nous représentons l’opération Topfutsal, qui consiste à doter l’ensemble des clubs, quel que soit leur niveau, en matériel, mais aussi la création du grand plan régional Futsal qui va permettre à ces mêmes clubs de se structurer encore mieux pour progresser. Car c’est bien par cette structuration que passera le développement. C’est la clé de tout. Si le nombre de licenciés a légèrement baissé ces dernières saisons c’est aussi parce que le Futsal se purge. Un club de Futsal ce n’est plus simplement cinq ou six copains qui veulent jouer ensemble. Un club, c’est des joueurs, mais aussi des dirigeants formés, des éducateurs diplômés, des arbitres spécifiques, car plus on ira vers cette spécification et plus nous serons performants.»

Et en termes d’arbitrage la Ligue n’est pas en reste non plus. Car s’il n’a pas pu être présent hier soir pour cause d’emploi du temps, Cédric Pélissier, arbitre francilien FIFA qui participe systématiquement désormais aux plus grands événements internationaux, a été également mis à l’honneur. Comme toutes les forces vives de ce Futsal qui pour rester si fort doit aussi penser à l’avenir. C’est ce qu’a également rappelé le Président de la Ligue. « Nous réfléchissons aux futurs compétitions de jeunes et plus généralement à tout ce qui touche à la formation afin de permettre d’assurer le maintien du Futsal à ce niveau. Les joueurs, nous les aurons. Il y a du talent partout. Il faut désormais investir aussi dans l’encadrement de tout ces talents. » Et pourquoi pas en imaginant un prochain pôle France prenant ses quartiers à Campus Paris.

« Ce serait légitime » affirme le Président. « Si la FFF décide de mettre les moyens nous serons bien évidemment intéressés. » En attendant l’équipe de France doit poursuivre sa progression et réaliser « des exploits qui n’en seront bientôt plus » a conclu Jamel Sandjak. « Nous vous avons suivi de très près lors votre parcours de qualification, notamment face à la Croatie, mais aussi évidemment dans cette phase finale. Je pense à votre superbe match contre l’Espagne où au-delà de vos qualités techniques, physiques et tactiques j’ai vu surtout une cohésion, une volonté de se battre les uns pour les autres qui allait bien au-delà des rivalités entre vos clubs. Vous avez ramené plus que des résultats lors de cet Euro en Slovénie. Les enjeux étaient ailleurs je pense. C’est une image positive et une référence que vous avez donné à des gamins qui auront à leur tour envie de devenir comme vous. » Le début d’un cercle vertueux.     

Sept des dix joueurs franciliens qui ont participé à l’aventure de l’Euro étaient présents, hier soir, à de la Ligue. Touchés par cette attention nous en avons profité pour leur demander à chacun ce qu’ils retiraient de cette expérience en Slovénie et de ce qu’ils pensaient de ce Futsal francilien au sein duquel ils ont pour la plupart grandi. Parole aux experts.    

Azdine Aigoun (Kremlin-Bicêtre United) :
« C’était historique le fait de se qualifier à un Euro. Une première pour l’équipe de France de Futsal. Et une énorme satisfaction de réaliser un tel résultat face à l’Espagne. On s’est montré à la hauteur. On a encore du chemin à faire mais pas tant que ça. Nous sommes dans la bonne direction. C’était une belle vitrine pour le Futsal français et pour tous les clubs qui sont derrière nous, qui nous forment, qui sont dans l’ombre et qui profitent aussi de ce résultat pour être mis sous la lumière. Nous sommes les premiers à donner cette image du Futsal français à tous les non-licenciés qui ne connaissaient pas le Futsal. Il y a beaucoup de joueurs et de talents en Ile-de-France. Le renfort de coaches étrangers a aidé aussi à leur formation. On se retrouve en championnat de France de D1 avec quatre équipes franciliennes dans les cinq premiers. En Ile-de-France, les performances de nos clubs sont telles que c’est presque banalisé. On n’a pas l’habitude d’être mis sur le devant de la scène par les municipalités ou les institutions donc on est content de voir que la Ligue a pris cette initiative de nous mettre à l’honneur et de nous encourager. C’est un plaisir aussi d’être avec parmi tout ces présidents de clubs qui ont aussi leur responsabilité dans ces bons résultats. »  

Adrien Gasmi (Kremlin-Bicêtre United) :
« Nous sommes très fiers d’avoir participé à cet Euro. Après on savait que ce serait très compliqué car nous étions dans la poule la plus relevée. On a joué sans pression en ayant confiance dans nos qualités. On a essayé de représenter au mieux notre discipline en France. On a reçu beaucoup de messages de soutien. De la part des clubs notamment. Pour notre sport, il fallait ce coup d’éclat pour que l’on en parle en France. Même si en Ile-de-France nous sommes plutôt bien lotis. Je suis francilien, j’ai commencé à jouer à Aulnay, il y a une très grosse qualité technique en Ile-de-France. Tout le monde le pratique plus ou moins dans les quartiers. Mais ensuite il faut développer la culture tactique. Cette réception à la Ligue nous fait plaisir car cela prouve que nous avons montré une belle image et ce retour avec cet accueil et les mots du Président de la Ligue nous vont droit au cœur. »

Abdessamad Mohammed (Accès) :
« C’est un rêve éveillé. C’était déjà inespéré pour nous de nous qualifier. Une fois là-bas on a profité de l’instant et cela a donné une bonne performance face à l’Espagne et une moins bonne contre l’Azerbaïdjan. En jouant 48 heures après, c’était un peu dur pour les organismes. Mais globalement nous sommes hyper-satisfaits de l’aventure que l’on a vécue. J’ai commencé à jouer en troisième série, il y a une dizaine d’année avec le club de C’noues. Le Futsal francilien je le connais par cœur. On se connaît aussi entre joueurs et c’est peut-être aussi pour cela que nous avons réalisé de bonnes performances. Ce Futsal francilien nous a formés sur un plan technique, athlétique et surtout mental dans un contexte souvent très concurrentiel. Ce Futsal est un peu culturel en Ile-de-France. On a grandi avec dans les gymnases depuis que nous sommes tout petits. Il a été aussi un vecteur d’intégration, nous a permis aussi parfois de sortir des quartiers, de nous épanouir et d’en faire encore plus qu’une passion. Il a une dimension sociale ce Futsal francilien. C’est la première fois que nous sommes conviés à un événement de la sorte. J’espère que ce n’est que le début et que ce type de soirée pourra encourager les clubs à continuer sur leur lancée. Le Futsal francilien est comme une grande famille, avec parfois aussi ses disputes, dont une partie est réunie ce soir et ça nous fait plaisir aussi de la voir. Nous avons su aller au-delà de nos antagonismes pour performer et je crois que c’est un bon exemple. Cet événement a aussi resserré les liens entre nous. »

Kevin Ramirez (Accès) :
« Représenter le pays, c’est un honneur et une fierté. Nous avons montré en Slovénie que nous étions à la hauteur. On a eu les moyens pour faire une bonne préparation. Je suis Auvergnat et j’évolue désormais au sein de ce Futsal francilien. C’est ce qui se fait de mieux en France. Avec quatre équipes en D1 plus nous, Accès, puisque l’on a validé notre ticket pour la montée. Il y a un vivier extraordinaire. C’est du street football et ici, dès le plus jeune âge, on commence à jouer dans la rue ou dans les quartiers comme dans le foot traditionnel. C’est là où il y a les meilleurs joueurs du monde en football et je pense que cela va venir aussi en Futsal. Je remercie la Ligue de Paris pour l’invitation. Cela fait du bien à notre discipline. » 

Landry NGala (Garges Djibson) :
« C’est une fierté pour la France d’avoir participé à cette première compétition officielle. Nous avons fait un très bon match contre l’Espagne et on est reparti sans regrets. Il y avait aussi dans cette sélection beaucoup de franciliens et nous étions aussi très fiers de représenter notre région parisienne. Nous sommes tous sensibles à l’invitation du Président Sandjak et nous le remercions pour ce geste. » 

Samba Kébé (Garges Djibson) :
« Nous avons réalisé une très belle performance en Slovénie et notamment face à l’Espagne même si j’ai personnellement quelques regrets surtout à la fin. Nous sommes arrivés avec le statut de petit Poucet et nous avons répondu présents. Nous avons fait honneur à notre maillot. On a montré et on va continuer à montrer le bon travail effectué dans nos clubs. Le Futsal francilien est fort de ses qualités techniques mais aussi d’une grosse détermination. Nous sommes poussés par tous, spectateurs, clubs, la Ligue. C’est important pour nous de nous sentir soutenus. Des personnes font des efforts pour essayer de valoriser le Futsal français et francilien et nous en sommes très heureux. On se doit en contre-partie de répondre présents et cela nous fait chaud au coeur d’être reçus par la Ligue. De voir que le travail est récompensé. »   

Sid Belhaj (Accès) :
« C’est l’aboutissement d’un travail de longue haleine. Cela fait cinq ans que je suis en équipe de France. Si on m’avait dit à mes débuts qu’en 2018 je participerai à l’Euro je ne l’aurais pas cru. Cela vient récompenser le boulot des joueurs, des clubs, des Ligues, de la Fédération. Jouer contre des joueurs que l’on avait l’habitude de voir simplement à la télévision c’était un rêve. Malgré tout on se dit que ce n’est seulement que le début d’une grande aventure. La première page d’un livre qui reste à écrire. La densité francilienne, 12 millions d’habitants, permet automatiquement de sortir plus de bons joueurs. L’environnement urbain facilite aussi l’éclosion de talents dans les sports de salle. Les clubs travaillent très très bien. On va essayer de profiter de notre performance pour commencer à essayer de bâtir quelque chose. C’est un honneur d’être reçu à la Ligue. »