Parisis joue au trouble-fête

Publié le 20/10/2020

La Coupe de France est réputée pour offrir son lot de belles histoires et de Petits Poucets. Cette édition 2020/2021 fait pour le moment la part belle au Parisis FC. Après un parcours sans-faute, dominant des équipes hiérarchiquement supérieures, Parisis a battu (1-1 ; 4-2 aux tab), dimanche dernier sous les yeux du Président de la Ligue, Jamel Sandjak, l’ES Parisienne (R2) après une séance de tirs au but dont les joueurs d’Herblay se sont fait une spécialité. 

Un club de 1ère division présent au 6ème tour de Coupe de France, c’est forcément un exploit. Et quand les équipes de divisions supérieures se cassent les dents à tour de rôle sur votre pelouse, la performance est d’autant plus belle. Le stade des Beauregards du Parisis FC deviendrait presque une forteresse imprenable. Mais même si le club peut déjà se satisfaire de ce superbe parcours, son président, Philippe Calvé, place la barre un tout petit peu plus haut encore : « On est en train d’égaler un record en atteignant le 6ème tour de la Coupe de France. Cela ne nous était plus arrivé depuis 15 ans. Nous voulons juste battre ce record et pour cela il faut gagner le prochain match ».

Si le jeune effectif de Parisis savoure évidemment cette épopée et l’expérience engrangée au fil de la compétition, c’est aussi toute une ville qui en profite. Depuis le 2ème tour, les Herblaysiens jouent parfaitement leur rôle de 12ème homme : « On a la chance de recevoir à chaque match. Toute la ville vient assister à nos rencontres avec une ambiance du tonnerre. Quand on est fatigué, en tant que président, et qu’on a envie d’arrêter, ce sont des moments qui nous donnent du baume au cœur » confie Philippe Calvé.

La ville a toutes les raisons d’être fière de ce chemin parcouru. Le club a battu un à un des équipes comme Marly Le Roi, pensionnaire de Régional 3, et surtout le Blanc-Mesnil, équipe de National 3, avant d’éliminer, ce week-end, l’ES Parisienne (R2). Des scalps de renom pour une équipe de première division. Mais pour le président de Parisis, il est essentiel de rester humble : « On est le Petit Poucet, on reste les pieds sur Terre. Le fait qu’il n’y ait plus de prolongation nivelle aussi les divisions. Face au Blanc-Mesnil, on aurait pu passer à la trappe. Ça aide les formations de divisions inférieures ». Et surtout, le président le sait : « On n’a jamais perdu sur notre terrain, mais je reste conscient qu’on n’a pas gagné non plus ! » 

Une histoire de tirs au but

Paradoxalement, l’équipe du Parisis FC a atteint ce 6ème tour de Coupe de France sans avoir gagné ses quatre dernières rencontres. Elle les a toutes remportées après une séance de tirs au but. Mieux vaut éviter donc d’être cardiaque du côté d’Herblay. Pour rassurer ses supporters, la formation peut compter sur des tireurs hors-pairs qui n’ont raté aucun penalty depuis le début de la compétition (17 penalties tirés, 17 réussis).

Mais surtout, pour parvenir à remporter quatre séances de tirs au but, il faut aussi pouvoir compter sur son dernier rempart. Et celui de Parisis  a fait de cet exercice sa spécialité. « On a un gardien qui est très calme, très posé. Les penalties, c’est son truc. Il mange penalty, il dort penalty, il s’endort en comptant le nombre de penalties qu’il a arrêté. Il a ce truc que je ne comprends pas. Il a une lecture du tir de l’adversaire qui est impressionnante et n’est jamais pris à contre-pied » souligne son président.

Le prochain adversaire est prévenu et sait désormais que se déplacer à Parisis ne sera pas chose facile et encore moins à la fin d’une séance de tirs au but. Philippe Calvé avait d’ailleurs ses préférences quant au tirage. Mais son vœu ne sera finalement pas exaucé : « Soit on a un tirage abordable avec une R2, voire une R1, pour essayer d’accrocher le 7ème tour. Soit je voudrais tirer le Red Star. C’est une équipe emblématique. Ça serait une belle affiche. » Finalement, Parisis recevra une autre équipe de National 3, après avoir battu Blanc-Mesnil, la JA Drancy, actuellement 5ème de son championnat.

Dans deux semaines, la ville sera prête pour un nouveau jour de fête et peut-être un nouvel exploit de son équipe fanion. Avant cela, Parisis passera par la case championnat, le week-end prochain, avec un déplacement sur la pelouse de son voisin du Cormeillais ACS. Un championnat que le club vient tout juste de rejoindre : « L’année dernière, on est descendu sans pouvoir défendre nos chances jusqu’au bout. Cela faisait 12 ans qu’on était en R3. Cela a été une grosse déception » avoue Philippe Calvé. Mais ce dernier espère ne pas s’éterniser en D1 : « Même si on a une équipe de niveau ligue, je reste conscient que sortir de la D1 reste très compliqué. Notre ambition est de remonter directement en R3. Jamais une équipe qui est descendue en D1 dans le Val d’Oise n’a réussi à remonter en R3 tout de suite ». Les paris sont lancés.

Par Cyrille Legendre

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