Les Lilas, derniers invités au niveau supérieur
Les portes de la Division d’Honneur se sont refermées à l’occasion de la vingt-sixième et dernière journée de Championnat ce samedi. Concernant l’ultime strapontin vers le National 3, il revient finalement, en attente de validation de la part de la FFF, aux Lilas qui ont été au rendez-vous face à Versailles, déjà champion. Malgré sa victoire, le Mée rate d’un souffle une nouvelle montée. Auteur d’une fin de saison réussie, Montreuil se sauve de justesse aux dépens d’Issy qui descend aux côtés d’Evry.
A l’image de l’ensemble de la saison, l’élite francilienne a encore connu de nombreux rebondissements au moment de rendre son ultime verdict. Face au grand champion, Versailles, les Lilas ont conquis la dernière place pour l’étage supérieur grâce à un large succès (3-0) patiemment construit. Quatre points primordiaux pour devancer le Mée, également vainqueur contre Issy (3-2) mais recalé de justesse. Double déception en Seine-et-Marne puisque les coéquipiers de Zakaria Dlimsi, remontés cette saison, quittent à nouveau la Division d’Honneur.
Dans son malheur, le promu sera accompagné en Division Supérieur Régionale par Evry qui a accroché le voisin des Ulis (1-1) pour l’honneur. Promis au National 3, Bobigny et les Gobelins ont offert aux spectateurs du stade Auguste Delaune un véritable festival offensif. Pas moins de onze buts inscrits à l’issue de cette victoire folle des visiteurs, dauphins de Versailles aux dépens des Mureaux muets contre le PSG (0-0). Sans ressource devant Blanc-Mesnil (1-4), la Garenne Colombes conserve tout de même sa place en DH tout comme Montreuil qui finit en trombe sa grande remontée avec une claque infligée au Racing-Colombes (4-1).
RSC Montreuil / Racing-Colombes : 4-1
CO Ulis / Evry FC : 1-1
FC Lilas / FC Versailles : 3-0
AC Bobigny / FC Gobelins : 5-6
Les Mureaux / PSG (C) : 0-0
FC Issy / Le Mée : 2-3
Garenne Colombes / Blanc-Mesnil : 1-4
Tous les signaux sont donc au vert ce qui réjouit le Président, Jamel Sandjak, comme à son habitude présent lors de ce grand rassemblement et accompagné notamment par Ahmed Bouajaj, Secrétaire Général de la Ligue, et Christine Aubere, membre du Comité Directeur. « Les filles sont installées durablement dans le paysage footballistique. Elles démontrent toute leur passion pour ce sport. Là ou certains évoquaient un épiphénomène, nous voyons aujourd’hui qu’il existe bien en Ligue de Paris Ile-de-France un socle solide et une pyramide qui s’élève. Il faut maintenant continuer à travailler notamment sur l’encadrement et la formation. Mais j’éprouve toujours autant de plaisir à voir évoluer ces jeunes filles surtout sur ces belles structures prêtées par la municipalité de Goussainville que je remercie.« 
Un enthousiasme que même la chaleur étouffante de samedi n’a pas altéré. Entre jeux, ateliers et matches, les footballeuses, parfaitement encadrées, ont pris beaucoup de plaisir à se rencontrer dans une atmosphère de partage et de rire. Et pour les récompenser de leur engagement la Ligue avait vu encore une fois les choses en grand en distribuant à l’issue des rencontres à toutes les participantes un goûter, un t-shirt et surtout un ballon Nike souvenir impérissable d’un moment de joie et de bonheur. 
Du côté de Torcy, qui a maitrisé les trois-quarts du match, on admettait, comme le soulignait son entraîneur, Mickaël Martins, une baisse de régime en deuxième période. « C’est un peu notre caractéristique. Nous avons toujours plus de mal en seconde mi-temps. Nous étions fatigués. Mais nous avons fait ce qu’il fallait. Je pense que nous étions supérieurs à notre adversaire tactiquement. Nous étions mieux organisés. Mais Sevran a été meilleur physiquement. Au final je pense que c’est l’équipe la plus expérimentée qui l’a emporté. C’est la première fois que Torcy gagne ce trophée et c’est une grand plaisir et une immense joie. » 
La joie et la reconnaissance qui était donc présente partout et même dans les propos de conclusion du coach de Sevran, Samba Camara, qui a tenu à remercier le club de Pierrefitte et la Ligue pour leur impeccable organisation. Des mots qui ont été droit au coeur des principaux intéressés. A commencer par Philippe Couchoux, le Secrétaire Général Adjoint de la Ligue : « Il faut souligner le très très bon état d’esprit qui a régné sur cette finale. Il y a eu en plus une belle qualité de match avec une rencontre finalement plus équilibrée que ce qu’on pouvait penser. Tout a été parfait et nous tenons en cela à remercier le club et la municipalité de Pierrefitte » qui était representée par son Maire en personne, Michel Fourcade, qui se félicitait lui aussi de l’ambiance générale de cette finale. « Nous sommes ravis d’avoir accueilli la Ligue. C’est important pour la ville et surtout pour le club qui peut se rendre compte que son travail est reconnu. Nous espérons que la saison prochaine notre équipe, vainqueur l’année passée de cette Coupe, pourra se distinguer de nouveau sur le parquet. » 
Sous le soleil printanier berçant la paisible campagne meldoise, la fête s’est prolongée jusqu’en début de soirée. Les troupes de l’US Nett ont savouré jusqu’au bout leur performance historique, conquise avec panache et envie au cours d’une partie globalement maîtrisée. Une grande première dans l’histoire du club de Seine-Saint-Denis qui, jusqu’à cette explosion de joie au coup de sifflet final, n’avait pas encore eu l’opportunité d’ajouter son nom au palmarès de la Coupe Inter-Dom. Grâce à sa belle victoire samedi, c’est désormais chose faite avec l’assurance de changer de dimension pour cette formation qui ne cesse de progresser.
A l’image de la saison passée, marquée par le sacre de l’ADOM Meaux nouvel hôte de ce rendez-vous incontournable du football ultra-marin, le suspense n’a pas tenu en haleine les nombreux spectateurs venus assister au spectacle. Pourtant, entre ces deux équipes qui n’ont jamais atteint l’ultime marche dans la compétition, cette finale inédite s’annonce indécise. Difficile de faire un pronostic même si l’US Nett a remporté, au niveau départemental, la Coupe de Seine-Saint-Denis en 2016 face à ce même adversaire. Malgré ce léger ascendant psychologique, les coéquipiers de Victor Clotilde ont toutes les peines du monde à lancer leur rencontre. Ils subissent de plein fouet la pression de Cap Nord, plus engagé sur chaque ballon. Il faut même un arrêt réfèxe de l’expérimenté gardien, à la manière d’un handballeur, pour éviter l’ouverture du score (0-0, 11′).
Dans cette folle course vers une première couronne, Cap Nord prend le meilleur départ. Sous l’impulsion de son capitaine Pierre Brutus, fer de lancer pour organiser le jeu et motiver les troupes, la formation sénaquo-dyonisienne semble moins crispée par l’enjeu. Mais au moment de concrétiser cette domination, le réalisme fait défaut. Un pied adverse, un hors-jeu ou bien encore un surplus d’altruisme viennent annihiler les beaux mouvements. Sur son banc, Valery Pierre bouilonne. « Dès le premier quart d’heure du match, nous avons trois grosses occasions. Si nous ouvrons le score, ça change tout », analyse-t-il avec regret. Il sait que toutes ces munitions gâchées pourraient bien coûter très cher face à la puissance offensive de l’US Nett. Et ses craintes ne vont pas tarder à se vérifier…
En l’absence de James Coulanges, absent sur blessure et meilleur réalisateur du club cette saison en Championnat, l’US Nett s’appuie notamment sur son habituel compère Kendy Romage. Associé à Yann Mormand, le duo met un peu de temps, comme le reste de l’équipe, à lancer sa finale. Au fil des minutes, les deux éléments retrouvent néanmoins leurs automatismes et plusieurs ballons en profondeur permettent d’observer leur pointe de vitesse. C’est d’ailleurs sur un long déboulé côté droit que Mormand adresse, à ras-de-terre, un centre en direction de Romage. L’avant-centre prend le temps de contrôler cette offrande avant de tromper le gardien d’un plat du pied décroisé (1-0, 22′).
Quelques instants plus tard, les rôles s’inversent. Le buteur se mue en passeur pour placer Mormand en position idéale. Une nouvelle fois, la finition, tout en finesse, est encore au rendez-vous (2-0, 31′). En moins de dix minutes, l’US Nett s’échappe et assomme du même coup son opposant. Au-delà de la satisfaction, Aude Lambert reconnaît avant tout un brin de réussite. « Sur la physionomie de cette partie, on a beaucoup de réussite. On s’en sort bien en première mi-temps. Ils ont eu la maîtrise et de notre côté, il y a eu l’efficacité. On ne va pas s’en plaindre mais j’aurais aimé avoir un peu plus de contrôle », estime le technicien. Pour Cap Nord, la sanction est rude. Son inefficacité se paie au prix fort avec un retard de deux buts lorsque l’arbitre, M. Riga, renvoie tout le monde aux vestiaires.
Le second acte confirme cette tendance alors que Cap Nord jette toutes ses forces dans la bataille. Pour combler son retard, la formation sénaquo-dyonisienne tente de jouer tous les coups à fond. Mais il semble encore et toujours lui manquer un petit supplément d’âme destiné à provoquer un déclic. « Je n’ai pas vu assez d’envie de la part de mes joueurs. Je les avais pourtant prévenus avant le coup d’envoi. Aujourd’hui, je n’ai pas reconnu mon équipe », commente à nouveau Valery Pierre Avec plus d’espaces à explorer, l’US Nett en profite pour corser l’addition sur penalty. Romage se charge de sapper les derniers espoirs d’un adversaire (3-0, 82′) marqué auparavant par la grave blessure d’Abdoulaye Sylla, sorti sur civière. « Ce doublé, c’est grâce à tout notre collectif très soudé. Sans l’équipe, je ne suis rien du tout. On a travaillé dur pour parvenir à remplir nos objectifs. Une grande page se tourne dans l’histoire du club », admet l’homme du match. Tout à sa joie, l’US Nett peut exploser au dernier coup de sifflet avec de larges sourires sur le visage des grands vainqueurs et célébrer le titre avec ses supporters.
A l’issue de cette grande fête du football, rythmée de sonorités envoûtantes des DOM-TOM et d’une bonne humeur communicative, c’est avant tout la communauté ultra-marine qui profite encore d’un magnifique coup de projecteur. « Il y a eu une belle organisation autour de cet événement, se réjouit Rosan Royan, membre du Comité directeur de la Ligue de Paris Île-de-France de football qui accorde une attention toute particulière à la Coupe de Paris Inter-Dom. Félicitations à l’ADOM Meaux qui a mis de gros moyens pour accueillir cette finale dans les meilleures conditions. Avec trois arbitres de qualité et un délégué qui ont oeuvré de façon professionnelle, notre Ligue a aussi participé pleinement à cette réussite. Cette finale, c’est une reconnaissance pour la communauté ultra-marine. A travers cette compétition, où les matches sont difficiles à organiser, on s’aperçoit de l’implication de la Ligue. C’est un moyen de démontrer le football Outre-Mer apporte énormément aux différentes Ligues. »