Saint-Brice disputera, ce week-end face au GFC Ajaccio, le premier 32ème de finale de Coupe de France de son histoire. Une superbe performance dans ce contexte si particulier de crise sanitaire et une interruption de compétition pendant trois mois. Cette aventure n’en prend que plus de valeur et a le mérite d’unir toutes les composantes du club, de la ville et de la municipalité.
La vie vous offre parfois de divines surprises que vous n’attendiez pas. Alors que le football amateur semblait condamné à une parenthèse prolongée, la Coupe de France a resurgi et Saint-Brice a parfaitement saisi cette chance unique de briller au-delà des frontières de l’Ile-de-France. « C’est la cerise sur le gâteau » souligne bien volontiers le Président du club, José Bandeira. « Cela récompense aussi tout le travail accompli par tout le club depuis des années. Nous récoltons les fruits de ce travail à l’image de la présence dans le groupe, le week-end dernier, de cinq gamins formés au club. Malgré le contexte, c’est un énorme plaisir que nous prenons et aussi une chance de profiter de cette superbe opportunité de jouer au football. Saint-Brice a des ambitions et notamment celle de jouer dans les championnats nationaux. C’est un avant-goût qui créé un très grand engouement dans le club, où les gamins peuvent voir notamment sur les réseaux sociaux la résonnance de nos performances, mais aussi en dehors avec une ville mobilisée derrière nous et notamment notre Maire, Nicolas Leleux.«
L’édile de la ville, premier supporter du club, et surtout véritable passionné de football. « C’est effectivement mon sport préféré » reconnaît Nicolas Leleux. « Je l’ai pratiqué étant jeune et mon fils est licencié au club de Saint-Brice depuis six ans. Mais au-delà c’est une superbe aventure dans la plus belle des compétitions même dans une année très particulière. C’est surtout la récompense d’un travail entamé depuis longtemps et dans la continuité. Quel que soit la discipline, un Maire se doit d’être aux côtés de son club lorsqu’il réalise de telles performances. Cela créé une osmose dans toute la ville même si nous pouvons regretter de ne pas pouvoir fêter cet événement avec du public. Mais nous avons besoin de ces choses positives et nous devons profiter de cette chance que nous avons. »
Profiter, c’est aussi le leitmotiv de l’entraîneur, Azzedine Hamdoune. Même si le technicien francilien a déjà connu un 32ème de finale de Coupe de France en tant que joueur. C’était avec Saint-Leu qui avait connu les honneurs du Stade Vélodrome pour y disputer ce 32e face à l’Olympique de Marseille. Alors le coach ne veut pas s’arrêter là et aborde son prochain match contre le GFC Ajaccio sans pression. « Le boulot est déjà fait » sourit-t-il. « Ce n’est pas tous les jours qu’un club comme Saint-Brice peut en disputer un. Il y a encore cinq semaines nous nous demandions même si nous allions rejouer au football cette saison. C’est une chance énorme et une liberté sur laquelle j’ai bien insisté auprès de mes joueurs. Nous avons la chance que le Préfet nous donne une dérogation pour pouvoir nous entraîner pendant le couvre-feu. Il ne faut pas galvauder cette chance car on ne sait pas ensuite ce qu’il adviendra. Alors au moment de reprendre nous avons relevé les manches, nous avons trouvé des idées, et nous nous sommes mis au boulot. Mais les gars l’ont parfaitement compris car j’ai la chance d’avoir un groupe de compétiteurs. Ils ont énormément travaillé. Même moi la semaine dernière, alors qu’il faisait -6 degré, je me disais que c’était dur. Mais ils n’ont rien lâché. »
Comme il ne lâche rien pendant les matches. Et pas simplement depuis la reprise. Car avant l’interruption, Saint-Brice s’était offert, lors des tours précédents, les scalps de Poissy (N2) et des Ulis (N3) pour décrocher sa qualification. Et depuis la reprise Saint-Brice est tout aussi irrésistible avec des victoires nettes (4-0) contre Montrouge (R1) et le CA Vitry (R1) et un succès plus difficile (2-0), mais aussi révélateur de l’état d’esprit irréprochable de cette équipe, acquis aux dépens de la JA Drancy (N3). Et la prochaine marche va être encore plus haute avec un club du GFC Ajaccio (N2) qui a encore dans ses rangs des garçons qui ont évolué en Ligue 1. « C’est une très très belle équipe » admet Azzedine Hamdoune. « Mais on sait qu’en Coupe de France le mental joue beaucoup. Et malgré les blessures nous n’en manquerons pas. » Car lorsque la vie vous sourit, il ne faut pas lui tourner le dos.
