« ON VEUT CETTE COUPE »

Publié le 02/05/2025

Après un très beau parcours en Coupe Nationale Football Entreprise, l’AS Orange Issy se retrouve en demi-finale de la compétition, face à l’US Pub Gall. Le match se déroulera demain à 15h, à Issy-les-Moulineaux, donc à domicile. Présentation avec le coach, Samir Bengelloun. 

Le lien des Demi-Finales ici.

Comment préparez-vous ce match ?

Alors, on l’a déjà préparé, puisque nous sommes à la veille du match. Cela fait plusieurs semaines qu’on en parle. On est dans une dynamique où on prend les matchs les uns après les autres. Le championnat, et le fait de se battre pour finir champions – notamment avec les Gaziers et les Bretons de Paris, qui sont respectivement premiers et troisièmes, alors que nous sommes deuxièmes – nous maintient dans cette intensité compétitive, y compris pour la Coupe de France.

« Il faut aller la chercher la chance, il faut la provoquer »

C’est une demi-finale, un match couperet, donc tout peut arriver. Mentalement, on se prépare depuis plusieurs semaines. Ça, c’est le premier point : aborder chaque rencontre avec sérieux, se fixer des objectifs précis en début de match, et progresser individuellement comme collectivement. L’ambition reste la même : aller chercher les deux titres, le championnat Île-de-France et le championnat de France. Cette semaine, on a dû changer de braquet pour passer du championnat à la Coupe. Lundi, on a fait une séance classique avec un accent particulier sur l’efficacité devant le but. À notre niveau, il n’y a pas de prolongations, donc si ça ne se joue pas en 90 minutes, ce sont directement les tirs au but. Il fallait être prêt. On a travaillé les un contre un, ce qui fait partie de ma philosophie de jeu. Il faut les jouer. Thierry Henry le dit très bien : « Il faut aller la chercher la chance, il faut la provoquer ».

Si on y est confronté, c’est qu’on a su créer un décalage, et à proximité de la surface, c’est souvent une opportunité de frapper, de centrer, de faire la différence.

Hier, on a joué un match amical contre le Paris Saint-Germain en format 3 x 30 minutes. On a gagné 3-1 au Camp des Loges. Ce qui était très intéressant, c’est qu’avec notre effectif de 18 joueurs, j’ai pu aligner différentes compositions et tester plusieurs schémas. On n’a pas voulu ajouter une troisième séance dans la semaine pour ne pas trop puiser physiquement. Il va faire très chaud demain, on annonce 28 à 29 degrés. Il fallait garder de l’énergie et du rythme. Ce match contre le PSG est tombé à point.

On a été sérieux, on a respecté les consignes qu’on s’était données. Évidemment, je ne vais pas toutes les dévoiler ici, sinon je donnerais trop d’informations à l’adversaire. Je vous ai déjà parlé du un contre un. L’objectif, c’est de rester fidèles à notre identité de jeu et d’aller chercher la victoire. On veut cette Coupe de France.

Justement, en parlant de l’équipe adverse : vous la connaissez un peu ? Vous pensez que ce sera un match serré, ouvert ? Comment vous l’imaginez ?

Je ne connais pas du tout l’adversaire. J’en ai entendu parler, bien sûr, mais à notre niveau, je préfère qu’on se concentre sur notre propre jeu. Depuis trois ans que je suis entraîneur de l’AS Orange, je dis toujours que notre premier adversaire, c’est nous-mêmes. 

Avec la qualité de nos joueurs, leur parcours, leur culture foot, leur QI football, c’est d’abord en interne que ça se joue. On a des anciens pros dans notre effectif. Donc oui, sur le papier, on est peut-être au-dessus. Mais sur un match, tout est possible. Il faut aborder cette rencontre avec humilité, mais aussi avec des certitudes. Être humble ne veut pas dire s’adapter au niveau de l’adversaire, ni faire semblant. Cela veut dire rester conscient que tout peut arriver.

Quand j’ai regardé un peu leurs résultats, j’ai vu qu’ils reviennent souvent au score en fin de match, parfois en infériorité numérique, et gagnent ensuite aux tirs au but. Ça montre qu’on aura face à nous une équipe accrocheuse, très engagée physiquement, qui ne lâche rien. Ils joueront avec leurs armes, et à nous d’être prêts physiquement et mentalement. Le match démarre à 0-0, donc tout peut arriver.

Comme vous l’avez dit, ce n’est pas la première fois que vous allez aussi loin. L’année dernière également. Est-ce que ça vous permet d’aborder cette demi-finale avec un peu plus de sérénité ?

Oui, il y a beaucoup d’excitation. L’année dernière, on était à Bordeaux. On mène 2-1 jusqu’à la 89e minute. Et là, scénario incroyable : ils égalisent à la 89e, on marque à la 92e, ils égalisent à la 96e. Finalement, on perd aux tirs au but. Ce match nous a laissé des leçons : rien n’est jamais acquis. On avait raté beaucoup d’occasions. C’est pour cela qu’on a accentué le travail devant le but cette année.

Cela fait maintenant 3-4 ans qu’on va loin dans cette compétition. Mais il ne faut pas tomber dans l’excès de confiance. Il faut rester vigilants, rigoureux, généreux dans l’effort, et déterminés. C’est ce qui nous permettra d’aller chercher ce titre. Et ça commence dès demain.

Est-ce que cette demi-finale représente quelque chose de particulier pour le club ?

Bien sûr. Comme je vous l’ai dit, on vise la Coupe de France et le championnat. Je pense sincèrement que le championnat d’Île-de-France est le plus relevé à l’échelle nationale. Il y a plus d’équipes, donc plus de divisions, et par conséquent un niveau global plus élevé. Mais attention à ne pas sous-estimer les équipes régionales : elles sont peut-être moins nombreuses, mais certains joueurs jouent en double licence, à très bon niveau régional, voire national. Donc la Coupe nationale, elle donne une légitimité au club, une reconnaissance. L’AS Orange Issy, c’est déjà 9 titres de champions de France, sans parler des titres régionaux. Ce qu’on veut, c’est étoffer ce palmarès et continuer à affirmer notre place de club référent dans le football entreprise.

Un dernier mot en tant que coach, à la veille de cette demi-finale ?

J’espère qu’on vivra une belle ambiance, comme ce que représente le football entreprise. Il doit y avoir de la convivialité, de la bienveillance, du respect mutuel entre les adversaires. Que ce soit une belle fête pour tout le monde. Le football entreprise, c’est aussi du réseautage, du partage, une passion commune portée par différentes entreprises. Et j’espère que le meilleur gagnera. Surtout, vive le foot entreprise ! Il mérite plus de visibilité.

Aujourd’hui, ce manque de reconnaissance est regrettable : pas de droits TV, pas de rémunération. On est tous bénévoles. Si on joue, c’est par passion. Et je trouve que ce foot mérite qu’on parle de lui, car il est de qualité. Des anciens pros y participent. Rio Mavuba y a joué, peut-être même encore cette année. Chez moi, j’ai Ludovic Sylvestre, et d’autres joueurs issus du haut niveau. Si chaque club pouvait intégrer 2-3 anciens pros, ça dynamiserait encore davantage ce championnat. Et c’est aussi un tremplin pour la reconversion des joueurs professionnels. Donc voilà, au-delà du match de demain, j’espère vraiment que le foot entreprise prendra la place qu’il mérite.

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