Michel Dieleman (Président Orange Issy) : « Que ce soit le Foot Entreprise qui gagne »
Publié le 12/05/2017
un remake de la finale de la saison passée qui avait vu l’équipe d’Issy s’imposer face à Nike Saint-Ouen l’Aumône. Une revanche qu’Orange abordera, cette fois, compte tenu de sa saison moyenne en championnat de Ligue, avec le statut d’outsider. C’est du moins l’avis de son Président emblématique, Michel Dieleman, au club depuis plus de quarante ans et à la passion intacte, qui espère de ce grand événement qu’il célèbre avant tout la victoire du Football d’Entreprise, lui qui se bat au quotidien, avec d’autres passionnés responsables, pour que cette pratique retrouve ses lettres de noblesse.
Michel Dieleman, est-ce qu’Orange Issy joue sa saison sur cette finale de samedi ?
« On peut le penser compte tenu de nos résultats moyens (Orange Issy n’est que quatrième à 15 points de Nike deuxième) en championnat régional. Mais paradoxalement, malgré notre titre de la saison dernière, nous savions que nous traverserions une année de transition. Nous avons eu à l’intersaison 8 à 9 départs. C’était en partie notre décision. Nous voulions renouveler et rajeunir l’effectif, lui donner un nouvel élan. Je crois que notre jeunesse, puisque la moyenne d’âge est de 24-25 ans avec des joueurs de 19 et 20 ans, nous a un peu freinés. Dans certains matches clés contre Chambourcy ou Nike, par exemple, nous avons manqué un peu de réussite, d’efficacité et surtout d’expérience. Mais ce n’est pas grave car cette jeunesse est un vrai capital. Nous avons un potentiel qui doit nous permettre de très vite briller de nouveau dans ce championnat régional que nous avons déjà remporté à 17 reprises. »
Malgré cette transition vous avez su vous montrer solides sur le plan national.
« Les compétitions nationales constituent aussi notre ADN. Nous avons remporté cinq championnats de France et cinq coupes nationales. Nous avons participé en tout à seize finales nationales. Les nouveaux joueurs sont aussi les héritiers d’une histoire. C’est essentiel pour nous qu’ils s’en imprègnent, qu’ils se pénètrent de nos valeurs. Nous veillons à ne pas recruter des gens qui ne correspondent pas à l’image du club. Je ne suis pas le mieux placé pour le dire mais je crois que nous véhiculons des valeurs de sérieux et surtout de respect de l’adversaire comme de l’arbitre. Dans les critères que nous prenons en compte pour faire venir un joueur il y a bien évidemment le talent mais aussi une tête bien faite. Nous avons au sein de notre effectif des joueurs cadres et porteurs qui contribuent à cette transmission. C’est pour nous fondamental. »
Est-ce que cette histoire pourra vous servir lors de cette finale ?
« Ce n’est pas évident car comme je vous l’ai dit nous pouvons aussi payer notre jeunesse. Nous abordons cette finale dans une position d’outsider. Les résultats parlent. Nike a été supérieur à nous dans le championnat de DH régional. C’est une belle équipe. Mais nous avons aussi démontré en Coupe Nationale, comme face à la Banque de France, que nous disposions du potentiel pour jouer notre chance à fond. Mais que l’on gagne ou que l’on perde, et je peux vous assurer que je préférerais gagner, ce que je souhaite avant tout c’est que le football d’entreprise en sorte vainqueur. C’est le plus important. »
La survie même du foot entreprise a été à un moment en question. Qu’en est-il aujourd’hui ?
« La dynamique a changé. Il y a deux ans effectivement la FFF avait pour projet de mettre un terme au championnat national entreprise. Il n’a dû sa survie, pendant une saison, qu’à l’intervention d’élus comme Jamel Sandjak, avant de revenir à une formule coupe. Il est vrai que les différentes récessions économiques traversées par les entreprises ont eu un impact sur la pratique. Mais je crois également que depuis 10 ans le foot entreprise avait été oublié. Nous ne recevions pas de messages positifs de la part de nos hautes instances. Orange Issy a toujours été une locomotive nationale. Lorsque nous nous déplacions j’entendais les responsables des clubs de province nous encourager à agir encore plus. C’est ce que nous avons fait en créant en Ile-de-France l’UCEFF avec la volonté non pas de s’opposer mais d’aider à travailler, à redynamiser le foot entreprise. Nous avons eu avec la Ligue de Paris Ile-de-France un interlocuteur réceptif. C’est autre chose lorsque l’on vous écoute et vous comprend. Des clubs de toute la France sont venus rejoindre l’UCEFF qui était une association pourtant régionale. C’est pour cela que nous avons décidé de créer l’UNFE. Même si le chemin est long nous avons semé et le travail commence
à porter ses fruits dans les ligues et les districts. La tendance est positive. La finale de samedi en est l’image. Des personnalités, des élus nous accompagneront dans cet événement. J’ai participé de près ou de loin à de nombreuses organisations de finales. Cette fois, comme nous sommes le club recevant, je suis en plein dedans. Je peux vous dire que ça va être formidable. La direction du stade Yves-du-Manoir et le RC Paris ont mis à disposition un superbe terrain et toutes les infrastructures pour l’avant-match, le match et l’après-match. Nous espérons comme la saison dernière réunir un public nombreux (il était plus de 700 spectateurs la saison passée) afin que ce football d’entreprise retrouve ses lettres de noblesse. »
On vous sent très engagé dans cette redynamisation du foot entreprise. Après plus de 40 ans dans ce milieu qu’est-ce qui vous motive encore ?
« La Passion. Un enthousiasme intact. Elève et ensuite dans ma vie professionnelle j’ai toujours eu cette fonction moteur. Aujourd’hui encore, après avoir terminé ma carrière au sein d’Orange comme Directeur du Travel Management pour le monde, j’ai pris en 2008 la Présidence de l’Association Française des Travel Managers. Il y a une filiation associative entre mes deux activités désormais. Ce qu’il y a de commun c’est l’humain qui est au centre de tout. Il faut certes toujours être dans les projets avec une méthodologie bien établie mais il ne faut jamais perdre de vue ce qui fait l’essentiel, le partage avec les autres. »