M. ETIENNE (ÉTOILE BOBIGNY) : « UN ÉTAT D’ESPRIT AVANT TOUT »

Publié le 27/10/2025

La magie de la Coupe a encore frappé avec l’Etoile Bobigny ! Après des équipes de R2 et de R1, c’est Linas-Montlhéry (N3) qui a cédé (1-1, 4-2 aux tirs au but) face à l’enthousiasme des Séquano-Dionysiens. Retour sur cette nouvelle grande performance avec le capitaine balbynien Marvin Etienne.

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L’aventure en Coupe de France continue, après un nouvel exploit face à Linas-Montlhéry. Réalisez-vous ce que vous avez accompli ?
48h après l’exploit, c’est encore frais. Personnellement, et même le club et la ville, on ne réalise pas encore ce que l’on a fait. Je ne sais pas quand on va réaliser.

Vous montez une marche à chaque tour : après une R2 et une R1, c’est une équipe de N3 que vous avez éliminée…
Comme je le disais à mes coéquipiers, c’est la suite logique. On a pris les matchs petit à petit, on a su faire ce que l’on sait faire de mieux, et pour l’instant, la recette fonctionne à merveille.

Quelle est cette recette ?
On est nous-mêmes, un petit club de quartier. Pour la plupart, ça fait des années qu’on joue ensemble, il y a des liens entre les joueurs, que ce soit familial ou amical. Par exemple, il y a mes deux cousins qui sont aussi dans l’équipe. C’est ça qui nous renforce encore plus.

Il y a un lien humain avant le lien sportif…
Exactement. Et ce n’est pas que la Seniors, c’est vraiment tout le monde. Ce n’est pas forcément le talent qui prévaut, c’est vraiment l’esprit d’équipe, le respect et les valeurs que l’on inculque à nos jeunes. La plupart des joueurs de l’équipe Seniors sont éducateurs au club : sur les 16, on doit être 6 ou 7 coachs. C’est vraiment un état d’esprit avant tout.

Justement, vous allez être des exemples pour les petits du club, qui doivent rêver en vous voyant…
Cela fait deux mois qu’on me dit que je suis un exemple, mais je ne sais même pas comment répondre à ça (rires). Cela me fait vraiment chaud au cœur. Donner cette victoire devant toute l’école de foot, les enfants que j’entraîne et leurs parents que je vois toute l’année, c’est une très grande fierté. C’est peut-être l’un des plus beaux moments de ma vie, si ce n’est le plus beau.
On sait que le football francilien est une référence mondiale, et vous êtes la preuve qu’il y a du talent à tous les niveaux…
On évolue en D1, avec un assez bon groupe, des joueurs qui ont évolué à un bon niveau mais qui aujourd’hui, avec leur travail, ne peuvent plus jouer au-dessus. Donc on a quand même un bon niveau et c’est ce qui nous permet de passer ces tours.

Pour en revenir au match de samedi, comment l’avez-vous vécu ?
Déjà, les 45 premières minutes étaient dures ? Linas-Montlhéry, c’est une très belle équipe. On a pris le match étape par étape. Dans le vestiaire, on s’est dit qu’il fallait d’abord tenir en première période, et voir après comment on pouvait enchaîner. On a eu la chance de revenir au vestiaire à 0-0 à la mi-temps. On a quand même quelques occasions, il y a une barre transversale, mais ils ont dominé une grande partie de la première période. Et au retour des vestiaires, ils nous dominent encore 15-20 minutes, ce qui leur permet de marquer (72e). Mais c’est peut-être ce qui nous a réveillés. Il y avait un peu plus d’espace sur le terrain et on a réussi à égaliser à 5 minutes de la fin (85e). Et à la toute dernière minute, on a l’occasion de finir le match mais, malheureusement, le ballon s’écrase sur l’équerre. Et après, on file aux tirs au but.

Et à ce moment-là, comment était l’ambiance au stade ?
Heureusement qu’il y avait les supporters ! Cela joue beaucoup d’être à domicile. Comme disait le vice-capitaine de l’équipe, Yazid Hamouma, que je considère comme le capitaine, juste avant la séance de tirs au but, on avait déjà fait le plus dur en passant ces tours. Il a dit qu’on n’avait vraiment rien à perdre, qu’on devait tirer comme on le sentait et qu’on verrait où ça nous mènerait. Et voilà où ça nous a menés, à un 7ème tour de Coupe de France.
Vous parliez des liens familiaux qui existent dans cette équipe, vous évoluez donc avec vos deux cousins. Comment cela a-t-il été possible ?
J’ai arrêté le foot pendant un an juste avant le covid, après avoir fait toutes mes classes au Red Star. Et une connaissance, Hakim Garroum, qui est un emblème de l’Etoile Bobigny, m’a proposé de rejoindre le club pour reprendre le foot. Je me suis dit que mon cousin pourrait venir jouer avec moi et cela s’est fait tout naturellement. Et il y a 2-3 mois, on s’est dit : « Pourquoi ne pas ramener le troisième ? »  Donc ça s’est fait rapidement avec mon autre cousin, le grand frère. Le club est une famille, tout le monde nous a bien accueillis. Jouer à trois, être ensemble sur la feuille de match, et surtout devant notre famille, c’est une très grande fierté.

Pour finir, un petit mot sur le tirage. La suite logique serait donc une N2, mais avez-vous une préférence ?
(Rires) Franchement, on prend tout ce qu’on nous donne. Mais on aimerait bien tirer un gros, pourquoi ne pas rêver d’une Ligue 2 ?

Le Red Star serait un beau clin d’œil pour vous…
Pour moi et pour beaucoup de joueurs de l’équipe, parce que nous sommes pas mal à avoir fait nos classes au Red Star. Tirer le Red Star, ce serait top. Ce serait le tirage idéal.
 
Crédit photos : @etoile_bobigny @maaarrvviiinn

Par Florent PIASECKI

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