La saison rêvée de Linas-Montlhéry
Publié le 29/05/2020
La saison 2019-2020 restera à jamais gravée dans l’histoire du club de Linas-Montlhéry ESA. Car bien avant l’arrêt prématuré du championnat de Régional 1, qui la propulsera directement en National 3, l’équipe entraînée par Stéphane Cabrelli s’était révélée à la France entière en affrontant au début du mois de janvier, en 32èmes de finale de Coupe de France, l’Ogre du Paris-Saint-Germain.
Evidemment la joie est teintée de retenue compte tenu des semaines éprouvantes que la France et le monde entier viennent de traverser avec cette terrible crise sanitaire qui a fait et fait encore, partout sur la planète, des centaines de milliers de morts et laissé autant de famille dans la détresse. Cependant, comme la vie doit logiquement reprendre ses droits, cette saison si particulière sera à marquer d’une pierre blanche pour le club de Linas-Montlhéry. Car pour la première fois de son histoire la formation fanion essonnienne évoluera, lors du prochain exercice, en National 3. « Si on nous avait dit ça, il y a 20 ans, lorsque nous étions en PH, nous n’y aurions pas cru » avoue humblement le Président, Michaël Bertansetti.
« Linas-Montlhéry va se faire connaître de la France du football »
Une joie doublée d’une fierté pour cet enfant du club qui a vu son père et son oncle y évoluer avant de prendre la relève comme joueur, puis entraîneur, et Président. Une histoire de famille qui caractérise ce club de Linas-Montlhéry qui, jusqu’ici, avait réalisé son petit bonhomme de chemin sans faire trop de bruit. Discrètement. Avant qu’un énorme projecteur se braque sur lui et fasse connaître le club à la France entière. Ce révélateur porte un nom : le Paris-Saint-Germain. Le club parisien et ses stars françaises et internationales qui écrasent l’élite du football hexagonal et qui, par la magie de la Coupe de France, se sont retrouvés un soir de janvier au stade Robert Bobin de Bondoufle face aux amateurs dirigés par Stéphane Cabrelli.
Reste de cette soirée magique et de toute l’épopée en Coupe de France des souvenirs, des sensations, des images que Michaël Bertansetti n’est pas prêt d’oublier. « Sans parler de la rencontre avec Leonardo, avec les joueurs, de l’invitation du PSG en corbeille pour l’un de ses matches, ce sont avant tout les histoires humaines que je retiendrai » avance le Président. « Avec les gens du club évidemment, mais aussi avec tout ceux qui se sont mobilisés pour nous aider dans ce moment si particulier. Je pense notamment aux élus et au personnel administratif du District mais aussi et surtout de la Ligue que je ne connaissais pas particulièrement et qui nous ont été d’un grand secours en faisant preuve d’une grande attention, de professionnalisme et d’une grande bienveillance à notre égard. Nous avons réussi à rassembler des énergies autour de nous, les deux municipalités de Linas et Montlhéry en particulier, et tous nos supporters. Avant d’affronter le PSG, le déclic s’est produit dans cette Coupe de France lors de notre déplacement à la Flèche ou déjà trois cars de supporters nous avaient suivis.«
Un élan et une cohésion dont le club va se servir aussi en championnat de Régional 1. Car si l’on constate souvent qu’une aventure en Coupe de France peut être très coûteuse en énergie à la fois physique et mentale pour des amateurs, Linas-Montlhéry a fait mieux que limiter les dégâts dans un groupe, il est vrai, très particulier et si homogène qu’au terme de la 15e journée, qui sera aussi la dernière, le leader ne possédait que six petits points d’avance sur le neuvième. « Je n’ai jamais vu ça » admet bien volontiers le Président de Linas-Montlhéry. « Ce championnat était juste surréaliste avec toutes les équipes qui pouvaient s’imposer ou se faire battre. C’est pour cela que nous prenons cette accession, dans ces conditions si particulières, avec beaucoup d’humilité. Avant l’arrêt du championnat il y avait au moins encore cinq ou six équipes qui pouvaient aisément prétendre à la montée. Finalement ce sera nous. »
« Nous accueillons cette accession avec beaucoup d’humilité »
Un résultat qui n’est toutefois pas usurpé car si Linas-Montlhéry n’a toujours eu qu’une marge très faible sur ses poursuivants, l’équipe essonnienne a eu le mérite de faire la course en tête durant une grande partie de ce championnat. Une position qui lui permettra donc de connaître la saison prochaine le National 3 avec des ambitions mesurées mais aussi affirmées. « Nous nous battrons évidemment pour le maintien » affirme Michaël Bertansetti. « Les statistiques sont claires. Depuis l’existence de ce nouveau National 3, toutes les équipes accédantes sont redescendues directement. Nous essaierons de faire exception. Nous avons réussi déjà à conserver tous nos joueurs sauf notre gardien de but, Lutumba, qui a signé aux Gobelins. Notre coach, Stéphane Cabrelli, s’emploie à apporter de l’expérience à un groupe qui n’a jamais connu ce niveau. De notre côté avec l’aide et le soutien précieux de Marc-Antoine Cabrelli ou de Fabrice Plançon, nos sponsors, tous les deux d’anciens présidents de Linas-Montlhéry, nous nous appliquons à dégager des budgets supplémentaires pour bien figurer. »
Une opportunité rendue possible grâce à la saison extraordinaire du club. « Avec la Coupe de France et le transfert de Tanguy Ndombélé (formé à Linas-Montlhéry) de Lyon à Tottenham, nous avons plus que doublé notre budget annuel » insiste Michaël Bertansetti. « Une véritable aubaine car sans cela nous aurions été, comme beaucoup de clubs amateurs, en difficulté. Avec l’annulation des stages, des tournois, nous avons perdu 30 à 40 000 euros, sans compter le retrait de petits sponsors qui n’ont pas été en mesure de nous verser l’argent. Nous comprenons et nous sommes surtout conscients de notre environnement » conclu le Président de Linas-Montlhéry. La joie demeure donc mesurée face aux interrogations à venir mais comme d’habitude à Linas-Montlhéry, l’amitié, le travail et le dévouement permettront au club de jouer pleinement son rôle aussi bien sportif que social.