Ils l’ont fait !

Publié le 07/01/2019

Trois des cinq équipes franciliennes engagées ce week-end en 32es de finale de Coupe de France ont réalisé un authentique exploit. A commencer par nos Petits Poucets régionaux, Viry (R1) et Noisy-le-Grand (R1). 

Viry qui a décroché son ticket pour les 16es de finales en éliminant le SCO d’Angers, pensionnaire de Ligue 1. Soit cinq divisions d’écart pour ce qui constitue l’une des plus belles performances dans l’histoire de cette compétition. En effet la dernière équipe à avoir réussi un tel résultat était Mende en 2013. Alors en DHR, le club de Lozère avait fait chuter Arles-Avignon, club de Ligue 2. Schirrhein l’avait déjà fait en 2009. Alors en Excellence, le club alsacien avait sorti Clermont, club de Ligue 2. Il faut remonter aux années 1980 pour trouver traces de tels exploits. En 1986, une autre formation francilienne, Evry, alors en 6e division, avait dominé le Toulon (D1) d’Olmeta, Onnis et Casoni (1-0). 

Et puisque l’on est dans l’histoire, Viry avait déjà joué un 16e de finale de la Coupe de France en 1978 contre le Gazélec Ajaccio. On se souvient également qu’en 2005 et 2008, les Essonniens avaient été éliminés en 32es de finale face à Lyon (0-2) et Bastia (2-5). Et c’est paradoxalement lorsque Viry retombe au niveau régional, après sa double relégation de la saison dernière, qu’il parvient cette fois à passer le cap d’Angers grâce d’abord à une résistance de tous les instants et à la multiplication des arrêts et des exploits de leur gardien de but, Vincent Da Silva, qui repoussera les tentatives de Santamaria (10e), Bahoken (20e, 34e) et Mangani (27e) avant, en seconde période, de trouver l’ouverture sur un cafouillage conclu par Mahamadou Sacko (51e). Le milieu de terrain Virois qui n’aurait pas été titulaire comme le confirme son coach, Walid Aïchour, si Samba Dembélé n’avait pas été expulsé lors du dernier match de championnat. 

L’intéressé peut savourer ce petit pied de nez. « J’ai mis les bouchées doubles pour disputer cette rencontre. On s’est donnés à fond pendant les entraînements et, moi, j’ai fait très attention à la nourriture pendant les fêtes. Je me suis dit que c’était peut-être la première et la dernière fois que je pouvais affronter une formation de Ligue 1 dans ma vie. Je ne voulais pas rater cette occasion de jouer contre des joueurs que je vois à la télé. On a enfin un peu de bonheur après des mois difficiles. Une fois de plus, on a montré que tout est vraiment possible dans le foot quand on se donne les moyens.« 

Et Noisy-le-Grand, autre Petit Poucet francilien, l’a démontré également de la plus belle des façons en dominant (2-1) le Gazélec Ajaccio, club de Ligue 2. Pour la première participation de son histoire à un 32e de finale de la Coupe de France, la formation du Président Kalkan a démontré qu’elle pouvait ambitionner jouer à un niveau supérieur. Leader de leur poule de R1, les Noiséens ont pris à la gorge leur adversaire en ouvrant le score dès la 4e minute après un but contre son camp de N’Doye. Un avantage de courte durée puisque Blayac (16e) égalisait de la tête à la suite d’un corner. Mais après que les Corses se soient retrouvés à 10 après l’expulsion de Ba, Issaad (43e) redonnait un avantage définitif à Noisy sur coup-franc avant que le portier Pierre Petit-Homme ne fasse le travail en seconde période pour préserver cet avantage. 

Après 7 minutes interminables d’arrêts de jeu, les joueurs de Noisy-le-Grand pouvaient laisser exploser leur joie à l’image de leur capitaine, Madimoussa Coulibaly : « Nous ressentons une grande fierté après cet exploit. Après le tirage nous pensions nos chances très réduites face à une Ligue 2. Puis au fur et à mesure que l’on se préparaient avec le discours du staff, nous avons pris confiance en nous. Les résultats de la veille de Viry et de l’Entente nous ont également boostés. On s’est dit si eux l’avaient fait pourquoi pas nous. Nous nous sommes concentrés sur notre jeu exclusivement, nous n’avons pas étudié notre adversaire car nous savions que si techniquement, tactiquement et physiquement, Ajaccio était au-dessus, notre mental pourrait faire la différence. Nous savions l’importance de bien commencer, de ne pas encaisser de but dans le premier quart d’heure. Nous avons fait mieux en marquant en tout début de match. Maintenant pour le prochain tour nous espérons encore un plus gros morceau. Une Ligue 1 comme Lyon ou Monaco. Le PSG, ce serait extraordinaire, mais je préférerais un club qui ne soit pas francilien. » 

Même s’il n’y avait dans ce match que deux divisions d’écart, la qualification de l’Entente Sannois-Saint-Gratien, à la lutte pour son maintien dans son championnat National, face à Montpellier, troisième de Ligue 1, relève également de l’exploit. Et le scénario du match participait à cette incroyable soirée puisque c’est dans les arrêts de jeu que Géran (93e) marquera le seul but de la rencontre. Avec à la clé une joie contenue pour l’entraîneur Vincent Bordot : « C’est une bouffée d’oxygène. Les joueurs ont mérité de s’offrir ce petit bonheur. Ces moments sont appréciables, mais ils n’effacent pas ce qu’on vit au quotidien.« 

Il n’y aura pas trois mais bien quatre équipes franciliennes présentes au tirage au sort des 16es de finale qui se déroulera aujourd’hui puisque le quadruple tenant du titre, le PSG, n’a pas forcé son talent pour s’imposer (0-4) sur la pelouse de Pontivy (N3). Seul le Red Star (L2), malgré une très belle résistance, est resté à quai en s’inclinant (0-1) face à Caen. 


Feuilles de Match

Viry (R1) – Angers (LIGUE 1) : 1-0 (0-0).
Spectateurs : 1500.
Arbitre : M. Letexier.

But : Viry : Sacko (50e).

Viry : Da Silva – Smeralda, Ngoyi, Marcilla (cap.), Sankouna – Djoko, Keita (Yahya, 87e), Sacko (Saint-Peron (90e + 5), Karagiannis, Bensaidi – Mbimbé (Kiemba, 74e). Entr. : Aïchour.

Angers : Butelle – Manceau, Pavlovic (I. Traoré, 57e), Thomas, Capelle – Santamaria, Ndoye (cap.), Mangani (Kanga, 60e), Fulgini, Reine Adelaide (Manzala, 81e) – Bahoken. Entr. : Moulin.

Entente Sannois-Saint-Gratien (N) – Montpellier (Ligue 1) : 1-0 (0-0).
Spectateurs : 4 000.
Arbitre : M. Buquet.

But : Géran (93e). 

Entente : Raphose – Doremus, Labor, Pires, Ba, Latouchent – Dieye (cap.), Souici (Irie Bie, 75e), Dia – Talal, Géran. Entr. : Bordot.

 

 

Noisy-le-Grand (R1) – Gazelec Ajaccio (L 2) : 2-1 (2-1).
Spectateurs : 3 500.
Arbitre : M. Mokhtari.

Buts. Noisy-le-Grand : Ndoye (4e c.s.c.), Issaad (43e) ; Gazélec : Blayac (17e).

Noisy-le-Grand : Petit-Homme – I. Coulibaly, Lobé, Diallo, Sakaya – Sylla, Salep (Yao, 78e), M. Coulibaly (cap.) (Ribeiro, 54e), Sahi – Dali (Moupatam, 82e), Issaad. Entr. : Sidibé.

Gazélec Ajaccio : Oberhauser – Campanini, Ba, Perquis, Camara – Pierazzi (cap.), Roye, N’Doye, Gomis, Jobello – Blayac (Kokos, 46e). Entr. : Della Maggiore.

 

Par Cyrille Legendre

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