
« J’AI REPRIS LE FOOT À 42 ANS »
Publié le 16/05/2025
Brigitte Hiegel, dirigeante du Bondoufle Amical Football Club, est une figure incontournable du football féminin en Île-de-France. Elle a consacré sa vie à promouvoir la place des femmes dans le football francilien. Elle a récemment participé à la Soccer Grannies World Cup, la Coupe du Monde des Mamies. Retour sur son parcours et sur cette belle aventure humaine et sportive.
Brigitte Hiegel commence le football à l’âge de 15 ans, dans le club où son père, Bernard Hiegel (ancien footballeur professionnel et champion de France avec le Stade de Reims en 1960 et 1962), entraînait. Elle monte alors une équipe avec des copines et parcourt les terrains jusqu’à ses 19 ans. Après une pause de plus de vingt ans, elle reprend le football à l’âge de 42 ans… et n’a plus jamais lâché les crampons depuis.
Elle a d’ailleurs été récompensée lors de la 5ᵉ édition des Bâtisseuses par le Président de la LPIFF Jamel Sandjak. Une distinction qui vient saluer l’ensemble de sa carrière et son engagement pour le développement du football féminin. Un travail essentiel pour le football francilien et au sein de notre Ligue, porté par des femmes engagées comme Madame Hiegel. Un combat qui continue, et qui fait vivre le football féminin bien au-delà des terrains.
Il y’a quelques semaines, Brigitte Hiegel participaient à la Soccer Grannies World Cup, une compétition exclusivement réservée pour les femmes de plus de 50 ans et qui permet de réunir plusieurs pays au sein d’une Coupe du Monde. Cet évènement permet à des femmes de découvrir le sport, ou de remémorer des moments. Une compétition qui montre l’évolution du football féminin ces dernières années. Retour sur la Soccer Grannies World Cup et sur la carrière de Brigitte Hiegel.
Comment avez-vous découvert cet événement et comment avez-vous été sélectionnée ?
En 2019, une association a été créée à la suite de la Coupe du Monde féminine, pour permettre à des femmes de plus de 50 ans de découvrir ou de reprendre le football. Pendant la Coupe du Monde, des femmes africaines sont venues en France parce qu’elles voulaient jouer contre des mamies françaises. Mais ici, il n’y avait pas d’équipes vétérans féminines. C’est donc une résidence senior qui a décidé de réunir des femmes de plus de 50 ans pour former une équipe et affronter ces Grannies africaines. Elles se sont entraînées pendant trois semaines, et quand les Africaines sont arrivées, elles ont joué un match contre elles. Évidemment, les Africaines jouaient au football depuis 15 ans, alors que les mamies françaises n’avaient jamais joué, donc c’était un peu déséquilibré (rire). Mais l’important, c’était surtout la rencontre humaine, bien plus que le score.
Par hasard, je suis tombée sur un article parlant de cette association. J’ai donc contacté la présidente et j’ai décidé de la rejoindre. Dans cette association, on est plusieurs femmes, venant de différentes régions : certaines sont en Bretagne, d’autres du côté de Toulon… On se retrouve une à deux fois par an pour faire des stages et des tournois, comme cette fameuse Coupe des Grannies.
Cet événement montre la force du football à rassembler les générations et les cultures. Qu’est-ce que cela représente pour vous ?
Exactement. Cet événement prouve que même après 50 ans, on peut continuer à faire du football et même de la compétition. C’est ce qu’on souhaite vraiment montrer.
Il y a un message fort autour de la transmission entre générations, mais aussi un message d’espoir pour le football féminin. Qu’est-ce que cela représente pour vous ?
Moi, j’ai commencé à jouer à 15 ans en créant une équipe de foot dans le club où entraînait mon père, Bernard Hiegel, un ancien footballeur professionnel. C’est comme ça que tout a commencé. Ensuite, j’ai fait une longue pause d’environ vingt ans, puis j’ai repris à 42 ans. Aujourd’hui encore, je joue au club de Bondoufle. Ce que je souhaite, c’est que le football féminin soit encore plus reconnu. Il a beaucoup évolué, c’est vrai, mais il manque encore de visibilité. Par exemple, les stades sont moins remplis pour les matchs féminins.
En effet, le football féminin s’est beaucoup développé ces dernières années, mais il reste encore du chemin. En tant qu’actrice du football féminin, notamment en Essonne, avez-vous rencontré des obstacles ? Et si oui, comment les avez-vous surmontés ?
Dans notre club, nous avons très peu de jeunes filles. Cette saison, nous avons réussi à recréer une équipe U15F, ce qu’on n’avait jamais eu auparavant. Il y a quelques années, on avait monté une équipe U13F, mais après ça, plus rien. On essaie toujours de développer le football féminin dans notre structure. Nous avons aussi une équipe Senior qui joue en Critérium Loisir. C’est tout ce que nous avons actuellement, et on aimerait vraiment que plus de filles nous rejoignent. Le problème, c’est qu’il n’y a pas assez de joueuses dans les clubs pour former des équipes et jouer régulièrement.
Je continue à jouer, et je fais, et ferai toujours, tout mon possible pour qu’un maximum de femmes jouent et que des jeunes s’engagent. Je fais avec les moyens que j’ai, et j’ai été très honorée d’avoir été récompensée par Monsieur le Président lors de l’événement Les Bâtisseuses 2025.