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Publié le 07/06/2024

Ce jeudi 11 avril, Amélie Oudéa-Castéra, Ministre des Sports et des Jeux Olympiques et
Paralympiques a répondu à l’invitation du Président de la Ligue de Paris Île-de-France Jamel Sandjak et s’est donc rendue au siège de la LPIFF pour un échange avec six personnes représentantes des familles du football francilien. Retour sur cet événement.

Jeudi, 17h30. Madame la Ministre des Sports et des Jeux Olympiques et Paralympiques Amélie Oudéa-Castéra arrive Place de Valois, accueillie par le Président de la Ligue de Paris Île-de-France Jamel Sandjak. Après avoir salué les élus et les salariés de la LPIFF, « AOC » rejoint l’amphithéâtre de la Ligue, transformé pour l’occasion. Les six représentant(e)s des familles du football francilien sont déjà présent(e)s et font à leur tour connaissance avec la Ministre. Après une présentation historique du lieu par le Président Sandjak, l’échange peut commencer. Au programme de cette discussion, différents sujets concernant le foot amateur, notamment les VSS (Violences Sexistes et Sexuelles), à propos desquelles Amélie Oudéa-Castéra souligne « le plan d’action très étoffé » de la LPIFF. « Notre engagement est absolument sérieux et solide, nous allons mettre les moyens nécessaires », appuie Jamel Sandjak, en associant les Districts, les clubs et l’équipe interne de la Ligue dans cette mission.

Craintes et espoirs

Les trois intervenantes et trois intervenants se présentent tour à tour et sont invités à s’exprimer sur leurs problématiques quotidiennes d’actrices et acteurs du football francilien. Interrogée par la Ministre sur la question de la violence dans le football, Siham Benmahammed, arbitre francilienne, constate une augmentation de ce phénomène sur et en dehors du terrain : « Pour moi, les violences sont de plus en plus importantes et dangereuses ». Pour tenter d’expliquer ce phénomène, Sami Rénaï élargit le prisme : « Je pense que c’est sociétal et comportemental ». Mais ce Papa de trois enfants licenciés à l’AS Ermont met aussi en avant les récentes conséquences positives de l’évolution du football : « Si l’on se focalise sur le « vivre ensemble » et la féminisation, je vois une belle dynamique dans le football depuis plusieurs années ».

Une cellule familiale solide

La place des parents est également évoquée, à travers les expériences personnelles de chacune et chacun. « Il faut que l’on aide absolument les parents à comprendre que le meilleur service à rendre à leurs enfants est d’en faire des gens bien construits et autonomes », explique Amélie Oudéa-Castéra. « Il y a des motifs d’espoir quand l’on voit quelqu’un comme Warren Zaïre-Emery, ou dans d’autres sports Victor Wembanyama et Léon Marchand ». « Les jeunes qui réussissent dans le sport, comme les exemples que vous avez cités, ont tous une cellule familiale solide », souligne Jamel Sandjak. « En tant que responsables d’association, nous avons un rôle de complément éducatif, même si le travail principal est fait par les parents », ajoute Michaël Bertansetti, président du club de Linas-Monthléry. Pour la Ministre, « le football a une capacité à passer des messages et à véhiculer des valeurs, une discipline, qui est un trésor incroyable ». « C’est pour cela que vos rôles sont essentiels », ajoute-t-elle.

Les clubs, « des carrefours de vies »

Directement lié au sujet du cercle familial, le rôle du club est développé. « Ils sont devenus des lieux d’apprentissage éducatif et sportif », explique Jamel Sandjak, rejoint par Amélie Oudéa-Castéra : « On prend vraiment la mesure aujourd’hui de cet impact sociétal des clubs. Ce sont des carrefours de vies ». Robert Mendy, directeur technique du FC Mantois, est très bien placé pour illustrer la place du club de football dans la vie des jeunes : « Le club reste un maillon fort de la chaîne éducative. Nous faisons aussi de l’insertion sociale, le club nous permet d’offrir des solutions à beaucoup de jeunes. Je peux même dire que cela en sauve certains ».

Au sujet des VSS, « continuer à libérer la parole et l’écoute »

Les Violences Sexistes et Sexuelles sont ensuite au cœur de la discussion. « Les clubs ont peur que cela entache leur image, alors que c’est l’inverse », insiste la Ministre des Sports. « Nous sommes à un moment de maturité de la société sur ces questions, et le club doit ressortir courageux et intègre s’il met le doigt sur ses problématiques. Il faut continuer à libérer la parole et l’écoute. Il y a un savoir-faire qui est en train de se mettre en place. Il faut vraiment que l’on soit en capacité d’isoler, d’identifier des personnes spécifiquement, pour ne pas commencer à créer une suspicion ». Amélie Oudéa-Castéra s’adresse au Président Jamel Sandjak quand elle évoque le plan d’action mis en place par la Ligue de Paris Île-de-France contre les VSS : « J’ai vu l’accent que vous mettez sur le fait que vous allez aller au bout de ce plan d’action dans votre compétence disciplinaire ». « Dans tout ce dispositif, on doit être ensemble dans ce crédo de la tolérance zéro. On ne peut plus avoir la moindre complaisance à l’égard de ces pratiques-là. La honte doit changer de camp. On a aujourd’hui des engagements importants ». « Vous pouvez compter sur nous », confirme Jamel Sandjak. « Nous nous sommes engagés, et nous allons aller encore beaucoup plus loin ». Face aux interrogations de Nora Benmahammed, arbitre francilienne, quant au comportement à adopter lors d’une confrontation à un cas d’enfant victime de violences sexistes et sexuelles, le Président de la Ligue de Paris Île-de-France a annoncé que des modules allaient être mis en place dans le cadre de la mise en œuvre du Plan Régional de Prévention et de Lutte contre les VSS.

Amélie Oudéa-Castéra conclut cet échange « très impressionnée » par les différents témoignages des actrices et acteurs du football francilien. « Cela me montre l’ampleur du travail à accomplir, et cela décuple aussi nos forces pour aller gagner ces combats. Vous pouvez compter sur moi ».

Par Mathieu DEVILLE CAVELLIN

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