Michel Dieleman : « Le Foot Entreprise a de l’avenir »
Publié le 01/02/2021
L’Union des Clubs Entreprise du Football Francilien (UCEFF) a élu à sa tête, lors de son Assemblée Générale du 6 janvier dernier, Michel Dieleman, le Président de l’AS Orange Issy. Ce passionné de football, joueur puis Président (à partir de 1978) d’Orange (ex CNET) entreprise dont il a été le Directeur du Travel Management, se bat depuis de très longues années, et depuis 2013 avec la Ligue, pour que cette pratique perdure et même retrouve une place centrale dans un paysage footballistique en constante évolution. Et pour cela il ne manque pas d’idées.
Michel Dieleman, dîtes nous quand et dans quel contexte est née l’UCEFF ?
« L’UCEFF a vu le jour en 2011 afin de faire entendre la voix des clubs de Foot Entreprise qui n’était pas écoutée à l’époque. On a pensé qu’il y avait du sens à mettre en place une structure qui permettrait de recueillir les avis de tous les clubs, reconnus comme plus modestes, et de faire remonter à la Ligue les besoins et les interrogations que pouvaient avoir les responsables de clubs. A partir de 2013 nous avons eu enfin une très bonne écoute de la part de la Ligue. Cela nous a permis de travailler en bonne synergie. Aussi nous nous réjouissons de pouvoir poursuivre le travail avec l’équipe du Président Sandjak. »
Quels ont été depuis sa création les principaux combats menés par l’UCEFF ?
« D’abord défendre une pratique et le principe d’un football qui a été quelque peu oublié par les instances nationales depuis longtemps. Nous avons déjà accompli un gros travail notamment sur la refonte des championnats pour la saison 2011-2012. Nous avons travaillé également sur l’arbitrage, sur le support des clubs en cas de réclamation car certains étaient un peu dépourvus de connaissances en la matière. Il y a eu également la valorisation des finales régionales, la création d’un challenge UCEFF qui récompensait les meilleurs joueurs, et un boulot considérable effectué sur les tournois inter-ligues et une dynamisation générale du Foot Entreprise portée par l’UCEFF auprès de la LFA et la FFF. L’UCEFF a donné naissance aussi à une association nationale, l’UNFE. A l’UCEFF on retrouvait des clubs de la Ligue de Méditerranée, de Corse, des Hauts-de-France. Le bon sens l’emportant, il fallait créer l’UNFE. Les relations de l’UCEFF avec l’UNFE sont fortes, néanmoins les spécificités parisiennes nécessitent une association comme l’UCEF. »
Une association dont un nouveau fonctionnement a été entériné par la dernière AG.
« C’est vrai, mais d’abord je veux saluer le travail accompli par Gérard Jacques, malade, qui n’a pas pu se représenter à la présidence. Cette élection a donné des résultats très positifs. D’abord nous avons compté une quarantaine de participants soit environ 40 % des clubs Entreprise et Critérium. Le Conseil d’Administration est constitué désormais de douze administrateurs dont cinq issus du Critérium et notamment Luc Morin, (Bretons de Paris) désormais Vice-Président. A cet égard je souhaiterais souligner le consensus des clubs sur la fusion du Foot Entreprise et du Critérium voulue, pilotée et effectuée par la Ligue. Il n’y avait pas une voix discordante et une réelle unanimité sur le bien-fondé et l’utilité de cette fusion. Le conseil est aujourd’hui plus équilibré et représente toutes les divisions du Foot Entreprise. »
Quels sont désormais vos principaux axes de travail pour poursuivre votre démarche ?
« Nous devons d’abord entreprendre, en collaboration avec la Ligue, un lobbying auprès des entreprises afin qu’elles renouent avec le sport collectif et plus particulièrement avec le foot. Nous devons les convaincre que cela peut contribuer très positivement à recréer du lien social dans ces entreprises. Il s’agit d’une valeur qui a été quelques peu malmenée au gré des plans économiques qui ont marqué ces dernières décades. Les Comités d’Entreprise ont également beaucoup plus orienté les salariés vers la pratique de sports individuels. Ce lobbying doit s’exercer aussi auprès des influenceurs de l’industrie du sport. La promotion du Foot Entreprise doit être plus efficiente via la presse, les réseaux sociaux, les sites des clubs et des associations, mais aussi vers ceux qui sont spécialisés dans l’info football. Nous nous donnons également pour mission d’accompagner les clubs aussi bien dans leur gestion courante que dans leur phase de création et tout cela, je le répète, en soutien des actions menées par la Ligue. Il faut aussi créer des passerelles avec des pratiques et des structures qui sont très proches comme le five, le foot à 8 ou l’Urban. Nous voulons enfin offrir la possibilité aux clubs de l’ex critérium de s’engager en Coupe Nationale ce qu’ils ne peuvent pas faire actuellement. Nous voudrions, avec l’aide de la Ligue, faire remonter cette revendication au niveau de la FFF. L’éducation citoyenne et le respect de l’arbitrage sont aussi des axes très forts de notre action. »
Vous restez convaincu que le Foot Entreprise a de l’avenir ?
« Oui, le Foot Entreprise a de l’avenir. Nous en sommes convaincus grâce notamment au travail que nous faisons avec l’UNFE. Il y a une dynamique. Des équipes de Foot Entreprise vont se recréer en Ligue de Méditerranée alors qu’il n’y en avait plus. Nous avons un administrateur de l’UNFE qui a contribué à recréer 7 ou 8 équipes dans le seul District de l’Escaut. Si on est capable de le faire dans ce District, on doit être capable de faire revivre le Foot Entreprise partout ailleurs. Le Foot Entreprise a été noyé dans le foot diversifié et on a eu tendance à l’associer au foot loisir. Pourtant le niveau est relevé. Nous voyons arriver dans le Foot Entreprise des joueurs très connus. Des garçons qui ont évolué en Ligue 1 ou Ligue 2 et qui veulent continuer à jouer sans avoir les contraintes que l’on peut avoir dans des clubs ou il faut s’entraîner quatre ou cinq fois par semaine. Ces joueurs sont surpris par le niveau. Certains décident même de s’investir encore plus en devenant des ambassadeurs de la pratique. C’est le cas notamment de Nicolas Douchez et de Mathieu Bodmer. Le Foot Entreprise peut s’appuyer sur la force de ses valeurs d’accueil et de partage. »