L’AS Raymond Poincaré se refait une santé
Publié le 09/06/2020
Leader de sa poule A de Régional 2 Foot Entreprise lorsque les compétitions ont été arrêtées, le club de l’AS Raymond Poincaré de Garches a décroché son ticket pour le championnat de Régional 1 réformé où il intégrera l’une des deux poules constituée désormais avec les équipes du Critérium du Samedi Après-Midi. Un retour vers les sommets régionaux que ce club, fondé en 1982, avait déjà connu par deux fois avant de redescendre.
L’histoire du club de l’AS Raymond Poincaré pourrait, à bien des égards, servir d’exemple dans le renouveau espéré du Foot Entreprise qui fusionnera, la saison prochaine, avec le Critérium du Samedi Après-Midi. A l’orée de la saison 2017-2018, le club, dont l’équipe première évolue en DHR, est tout près de mettre la clé sous la porte. Un deuxième membre du trio fondateur part en retraite au soleil et le troisième, Patrick Lignereux, est sur le point de jeter l’éponge. Mais certains joueurs ne peuvent pas se résigner à voir ce nom du football francilien, apparu dans le paysage du foot entreprise en 1982, disparaître purement et simplement. C’est le cas notamment de Nicolas Meugniot. Il faut dire que le jeune garçon a un attachement particulier à l’Hôpital Raymond Poincaré où son père et sa mère exercent. A double titre pour le paternel qui avait intégré également l’équipe de football.
Le fils suivra ses traces en s’engageant à son tour en 2011, alors qu’il est âgé d’à peine plus de 20 ans, dans les rangs de l’équipe fanion qu’il n’a pas quittée depuis. Entre temps, le jeune homme connaîtra la joie de deux montées (en 2012 et en 2014) en Division d’Honneur, immédiatement suivies malheureusement par deux relégations. Alors parce qu’il ne veux pas voir ce club mourir, Nicolas Meugniot décide d’en prendre la présidence. Ce qui convainc Patrick Lignereux de jouer les prolongations. « Nous formons un duo très complémentaire » souligne Nicolas Meugniot. « Patrick est incollable sur les règlements et connaît sur le bout des doigts l’environnement de ce football d’entreprise francilien. Il maîtrise les rapports avec l’institution et la municipalité. Son aide m’est indispensable. De mon côté j’apporte une approche peut-être un peu plus moderne en termes de communication, de mise en avant de la structure. »
« La montée, après deux saisons où l’équipe avait fini deuxième »
Et c’est une équipe qui fonctionne puisque, malgré le départ de 25 joueurs lors de cette fameuse saison du changement, d’autres rejoindront le challenge sous l’impulsion notamment du jeune président qui fait jouer son réseau. « Des garçons sont arrivés préférant, comme je l’avais décidé à mon époque, notamment évoluer dans un championnat régional, très structuré et encadré, plutôt que de rester en District. Je ne remercierais jamais assez ceux qui ont cru en ce projet et ceux qui m’accompagnent encore aujourd’hui bénévolement. » Des bouleversements qui ne nuiront pas au rendement même s’ils seront source également de frustrations avec deux montées consécutives qui se refuseront à l’AS Poincaré qui échouera, à chaque fois, à la deuxième place.
En 2017-2018 et 2018-2019, deux formations, les Communaux de Maisons-Alfort et Air France Roissy, dominent l’exercice. Cette saison est plus serrée jusqu’à ce que survienne le confinement qui sera suivi par l’arrêt définitif des championnats. Le club de Garches est alors premier, grâce notamment à cinq derniers succès de rang qui le propulse en tête, et composte donc son ticket pour la R1. « C’est toujours un peu frustrant de monter dans ces conditions » avoue Nicolas Meugniot. « Mais cette accession, même si le championnat était âpre, nous ne l’avons pas volée eut égard notamment à nos précédentes prestations lors des deux saisons écoulées. Cela récompense également une politique sportive ambitieuse et notre volonté de mettre en place une identité de jeu faite de possession et de mouvement. Je pense qu’au-delà du résultat, nous avons proposé aussi du beau jeu et nous sommes à notre place.«
« Nous n’allons pas nous interdire d’être ambitieux »
Une place que la formation fanion défendra la saison prochaine avec ambition, mais sans son entraîneur, Vincent Deschamps, dont le rôle a pourtant été essentiel dans cette montée, mais qui laissera sa place pour convenances personnelles. Malgré ces interrogations, le jeune Président se veut rassurant. « Aujourd’hui nous avons plus d’expérience que lorsque nous étions montés les deux fois précédentes. Nous n’allons donc pas nous interdire d’être ambitieux d’autant que la réforme du championnat va plonger un peu tout le monde dans l’inconnu. A nous de tirer notre épingle du jeu.«
L’AS Raymond Poincaré veut revivre de belles émotions dans son championnat régional, mais aussi sur la scène nationale à l’image de ce quart de finale de Coupe Nationale disputé en 2018 face au TOAC Toulouse. « C’est pour connaître cela aussi qu’il faut se battre pour sauver le foot entreprise » martèle Nicolas Meugniot. « Je pense que cette réforme va donc dans le bon sens. Nous devons d’ailleurs remercier tous ces dirigeants de clubs franciliens qui se dévouent pour la survie du Foot Entreprise et qui ont trouvé avec la Ligue un interlocuteur à leur écoute. Peut-être que le côté lié à l’entreprise de ce football est voué à disparaître, mais la compétitivité sera aussi meilleure et donc rendra les championnats plus attractifs. Et quoi qu’il en soit nous saurons garder, à l’AS Raymond Poincaré en particulier, ces valeurs de groupe et de famille qui ont toujours été à l’origine de notre engagement. »